Société canadienne de la sclérose en plaques

Symptômes

Les symptômes de la sclérose en plaques sont imprévisibles et très variables d’une personne à l’autre et parfois même chez une même personne, d’une journée ou d’une semaine à l’autre.

Quelles sont les causes des symptômes de la SP?

La SP prend pour cible la myéline, soit la couche protectrice des fibres nerveuses du système nerveux central (SNC), entraînant de l’inflammation qui provoque souvent la détérioration de cette substance sous forme de plaques. Le cas échéant, la propagation de l’influx nerveux le long des fibres nerveuses (axones) est bloquée ou perturbée. La grande diversité des symptômes de la SP pourrait s’expliquer par le fait que la détérioration qui s’ensuit peut survenir dans n’importe quelle région du SNC. Les personnes atteintes de SP ne présentent pas tous les symptômes de cette maladie, et il arrive souvent que ces derniers s’atténuent lors des rémissions.

Il existe de nombreuses méthodes de traitement des symptômes de la SP allant de médicaments à des stratégies non médicales telles que la physiothérapie, l’ergothérapie, l’exercice et les thérapies complémentaires et parallèles. Vous trouverez ci-dessous la liste des symptômes les plus fréquents de la SP.

Troubles de l’équilibre et étourdissements

Les troubles de l’équilibre, le vertige et les étourdissements sont des symptômes courants de la SP, mais leur prise en charge peut s’avérer difficile. Ils sont causés par des lésions dans les régions assurant la coordination des habiletés visuospatiales et d’autres éléments essentiels à l’établissement et au maintien de l’équilibre. Les troubles de l’équilibre et les étourdissements peuvent survenir seulement lors d’une poussée ou être présents de manière permanente. L’altération de l’équilibre et des réflexes peut augmenter les risques de chute.

Traitement
Certains troubles de l’équilibre peuvent être résolus par l’utilisation d’une aide à la marche. Cependant, on ne devrait utiliser ces aides que selon les instructions d’un professionnel expérimenté afin de s’assurer d’une démarche bien équilibrée.

Un ergothérapeute peut se rendre à domicile pour évaluer le degré de sécurité de l’environnement domestique, repérer les dangers potentiels et suggérer des réaménagements appropriés et des moyens d’accomplir les tâches de la vie quotidienne en toute sécurité.

Principaux professionnels de la santé concernés
Neurologue, infirmière ou infirmier spécialisé en SP, ergothérapeute, physiothérapeute

Troubles vésicaux/urinaires

Les lésions causées par la SP au cerveau ou à la moelle épinière peuvent altérer la fonction normale de la vessie en perturbant les signaux échangés entre le cerveau et le système urinaire.

Traitement
Le traitement des troubles urinaires dépend du type de trouble en question. Consultez le document intitulé Troubles urinaires et SP pour connaître tous les types de troubles vésicaux et urinaires associés à la SP ainsi que leur traitement.

Voir Prise en charge des troubles urinaires et intestinaux liés à la SP

Principaux professionnels de la santé concernés
Généraliste, urologue, neurologue, infirmière ou infirmier spécialisé en SP

Troubles intestinaux

La constipation est le trouble intestinal le plus répandu chez les personnes atteintes de SP. La diarrhée et l’incontinence peuvent aussi survenir. Ce sont les lésions à certaines voies neuronales qui sont à l’origine de la constipation. Une mobilité réduite et une hydratation insuffisante peuvent aussi aggraver les troubles intestinaux.

Traitement
Toute modification de la fonction intestinale devrait faire l’objet d’une évaluation afin d’éliminer toute autre cause que la SP et de procéder aux examens de dépistage des maladies intestinales, adaptés à l’âge du patient.

La plupart des gens peuvent voir leur état s’améliorer dans les trois ou quatre semaines suivant l’adoption des bonnes habitudes suggérées.

Les traitements pharmacologiques (suppléments de fibres alimentaires et agents mucilagineux, émollients fécaux, lubrifiants et stimulants intestinaux) ne devraient être employés qu’en dernier recours.

Voir Prise en charge des troubles urinaires et intestinaux liés à la SP

Mieux comprendre les troubles intestinaux dans la SP

Principaux professionnels de la santé concernés
Généraliste, infirmière ou infirmier spécialisé en SP, nutritionniste, pharmacien et, s’il y a lieu, gastroentérologue

Troubles cognitifs

Les troubles cognitifs peuvent compter parmi les tout premiers signes de démyélinisation associés à la SP; ils touchent de 40 % à 70 % des personnes atteintes de cette maladie. Les troubles de la mémoire, en particulier la mémoire des faits récents, sont les plus répandus.

Traitement
L’IRM a clairement démontré un lien entre les lésions de la SP et les troubles cognitifs.

La recherche a également permis de découvrir que la SP pouvait entraîner une diminution du volume du cerveau (atrophie cérébrale). Ce phénomène est étroitement lié aux troubles cognitifs et pourrait s’avérer une cause encore plus probable de troubles cognitifs que les lésions cérébrales.

Voir Cognition et SP pour en apprendre davantage sur le sujet.

Principaux professionnels de la santé concernés
Généraliste, infirmière ou infirmier spécialisé en SP, psychologue, neuropsychologue, ergothérapeute, orthophoniste

Dépression

La dépression est plus répandue chez les personnes atteintes de SP que dans la population en général. Ce symptôme peut survenir en réaction au diagnostic, mais peut aussi apparaître à tout moment au cours de la maladie. La recherche laisse également supposer que la dépression peut être liée à des changements physiologiques et au processus pathologique lui-même.

Traitement
La fatigue ne doit pas être confondue avec la dépression, qui se caractérise par la mélancolie.

La dépression n’est pas étroitement liée à la durée de la maladie ou à l’étendue de l’incapacité.

La dépression répond bien aux antidépresseurs et à la psychothérapie.

Pour accéder à la liste complète des médicaments employés pour traiter les symptômes de la SP, veuillez cliquer ici.

Principaux professionnels de la santé concernés
G
énéraliste, infirmière ou infirmier spécialisé en SP, psychologue, psychiatre, neurologue, travailleur social

Fatigue

La fatigue associée à la SP peut être un des symptômes les plus invalidants de cette maladie; elle est observée chez 90 % des personnes touchées par la SP.

Elle peut être primaire (lorsqu’elle est due à l’activité inflammatoire typique de la maladie) ou secondaire (lorsqu’elle est tributaire d’autres symptômes ou problèmes tels que les troubles du sommeil, la dépression ou la faiblesse musculaire). 

Traitement
La fatigue peut souvent être atténuée par certains changements dans les habitudes de vie. La prise en charge de ce symptôme comprend l’obtention de conseils en matière de conservation de l’énergie, le recours à des aides à la mobilité (quadriporteur ou fauteuil roulant), la climatisation, l’exercice pratiqué régulièrement et les médicaments.

Voir Fatigue associée à la SP.

Pour accéder à la liste complète des médicaments employés pour traiter les symptômes de la SP, veuillez cliquer ici.

Principaux professionnels de la santé concernés
Généraliste, infirmière ou infirmier spécialisé en SP, neurologue, ergothérapeute, physiothérapeute, travailleur social

Troubles de la locomotion

Plusieurs facteurs peuvent affecter la locomotion, notamment la faiblesse musculaire, la spasticité, les troubles de l’équilibre et de la coordination, la fatigue et la douleur.  L’activité locomotrice est régie par de nombreuses voies neuronales. Or, la dissémination des plaques sclérosées donne lieu à la détérioration d’un grand nombre d’importantes voies nerveuses. 

Traitement
Les personnes aux prises avec ce genre de difficulté peuvent tirer largement profit d’une évaluation par un ergothérapeute ou un physiothérapeute, qui pourra leur recommander des stratégies, des aides et certains réaménagements de leur domicile dans le but de favoriser leurs déplacements et leur sécurité dans l’accomplissement de leurs activités quotidiennes.

Principaux professionnels de la santé concernés
Neurologue, physiothérapeute, ergothérapeute, généraliste

Névrite optique

La névrite optique est une inflammation de l’un des nerfs optiques, qui se caractérise par une soudaine baisse ou perte de la vue dans un œil, en particulier par une altération du champ visuel central. Tout mouvement oculaire peut alors entraîner de la douleur ou des troubles visuels (apparition d’éclairs lumineux, entre autres).

Traitement
Dans 16 % des cas, la névrite optique est la première manifestation de la SP. C’est un symptôme qui survient fréquemment au cours de cette maladie et qui atteint généralement son paroxysme en l’espace de quatre jours.

Les personnes atteintes d’une névrite optique devront attendre environ cinq semaines pour recouvrer la majeure partie de leur fonction visuelle; le processus de rémission peut toutefois se poursuivre jusqu’à un an. Il faut plus de temps à l’acuité visuelle pour retourner à la normale qu’il n’en faut à la douleur pour disparaître. Voir Prise en charge de la douleur et des troubles du sommeil associés à la SP.

Des corticostéroïdes peuvent être administrés; ils sont particulièrement efficaces contre la douleur.

Principaux professionnels de la santé concernés
Neurologue, neuro-ophtalmologiste, ophtalmologiste, optométriste

Douleur

Environ 50 % des personnes atteintes de SP ressentent de la douleur, à un moment ou à un autre. La douleur associée à la SP se présente sous diverses formes.

Traitement
La douleur associée à la SP peut être traitée. Il faut tout d’abord déterminer le type de douleur dont il s’agit, puis faire preuve de persévérance dans la recherche du médicament le plus efficace et dans l’établissement de la dose optimale à administrer. Dans bien des cas, l’intervention d’une équipe multidisciplinaire est requise; il faut parfois même consulter le personnel d’une clinique spécialisée dans le traitement de la douleur.

Voir Douleur et SP et Prise en charge de la douleur et des troubles du sommeil associés à la SP.

Principaux professionnels de la santé concernés
Généraliste, infirmière ou infirmier spécialisé en SP, neurologue, ergothérapeute, physiothérapeute, professionnels travaillant au sein d’une clinique de la douleur

Symptômes paroxystiques

Par symptôme paroxystique, on entend un symptôme neurologique ou un groupe de symptômes qui apparaissent brusquement et s’estompent en l’espace de quelques secondes ou quelques minutes et qui peuvent survenir de quelques fois à de nombreuses fois par jour. Ces symptômes peuvent se manifester n’importe quand au cours de la SP, varier en intensité et en fréquence et être accompagnés ou non de douleur. Lorsque ces symptômes persistent pendant plusieurs jours, on peut en conclure qu’ils traduisent une poussée de SP. Ils comprennent entre autres la névralgie du trijumeau, des spasmes toniques, de la faiblesse, de la dysarthrie et de l’ataxie, des troubles visuels, de l’engourdissement et d’autres troubles sensoriels et le signe de Lhermitte.

Traitement
Pour prendre en charge de tels symptômes, il faut commencer par écarter la possibilité qu’ils soient causés par une autre maladie que la SP. Habituellement, ils sont atténués par des anticonvulsivants, en particulier la carbamazépine. La gabapentine, ainsi que les benzodiazépines, notamment le clonazépam, peuvent également se révéler utiles.

Principaux professionnels de la santé concernés
Neurologue, infirmière ou infirmier spécialisé en SP

Troubles de la sensibilité, engourdissements/picotements

L’engourdissement est le principal trouble de la sensibilité associé à la SP et il se manifeste généralement dans un ou plusieurs membres. Bien souvent, il se manifeste au réveil par une sensation étrange dans l’un des membres. Cette sensation se propage graduellement vers le tronc tout en s’intensifiant, et il arrive même que le tronc s’engourdisse lui aussi. L’engourdissement atteint généralement son paroxysme en l’espace de deux à quatre jours. Les troubles de la sensibilité peuvent parfois provoquer de la douleur. Sensation de brûlure, oppression ou serrement font partie des dysesthésies.

Traitement
En général, les dysesthésies répondent bien aux anticonvulsivants tels que la carbamazépine.

L’amitriptyline et la gabapentine peuvent également être efficaces, tout comme certains médicaments récents comme la prégabaline.

Voir Prise en charge de la douleur et des troubles du sommeil associés à la SP.

Principaux professionnels de la santé concernés
Neurologue, infirmière ou infirmier spécialisé en SP, ergothérapeute

Troubles sexuels

La SP peut altérer la fonction et les sensations sexuelles directement (troubles primaires) ou indirectement (troubles secondaires et troubles tertiaires).

L’excitation sexuelle est générée par le système nerveux central grâce à la transmission de messages entre le cerveau, les organes sexuels et d’autres parties du corps, le long des fibres nerveuses de la moelle épinière. La détérioration de ces fibres peut altérer directement la réponse et les sensations sexuelles.

Traitement
Se confier. Il peut être difficile de parler de troubles sexuels avec son partenaire, mais cette démarche s’avère essentielle au maintien d’une relation intime lorsque la SP entraîne des changements physiques et psychologiques. Confier ses difficultés à son partenaire permet les rapprochements et contribue largement à apaiser les craintes.

Parler de ses troubles sexuels à son équipe soignante. Lorsqu’on prend l’habitude de faire évaluer régulièrement sa santé sexuelle, il devient facile d’aborder la question avec son médecin. Bon nombre de troubles sexuels liés à la SP peuvent être pris en charge par des médicaments, mais il faut d’abord en parler avec le médecin ou l’infirmière ou l’infirmier spécialisé en SP.

Cerner les stratégies thérapeutiques. La réponse sexuelle ne provient pas d’une seule région du système nerveux central humain. En effet, les nerfs qui l’orchestrent sont disséminés dans le cerveau et la moelle épinière. Cela signifie que de nombreuses voies nerveuses peuvent être touchées et que les lésions ainsi formées peuvent dérégler la transmission des signaux liés aux activités et aux sensations sexuelles.

Voir Intimité et sexualité chez les personnes atteintes de SP .

Principaux professionnels de la santé concernés
Neurologue, généraliste, psychologue, urologue, gynécologue

Spasticité (voir également « Douleur »)

La spasticité associée à la SP est attribuable à un déséquilibre des influx excitateurs et inhibiteurs parcourant les nerfs moteurs (responsables du mouvement), ce déséquilibre étant lui-même causé par des lésions au système nerveux central.

La spasticité peut être intermittente (spasmes) et tonique (raideur). Les spasmes des muscles fléchisseurs et extenseurs peuvent être très incommodants, en particulier la nuit, ce qui est un facteur aggravant de fatigue.

La spasticité peut également entraîner des difficultés liées à la locomotion et à la posture et compliquer les soins corporels et infirmiers prodigués aux personnes à des stades avancés de SP.

Traitement
En présence de spasticité, il importe d’élaborer un programme d’étirements et d’évaluer la démarche, la mobilité et la sécurité de la personne. Par ailleurs, il peut être nécessaire de corriger la manière de s’asseoir des personnes qui ont des incapacités importantes. La spasticité peut être atténuée par un traitement médicamenteux, qui sera choisi à la suite de l’évaluation du médecin traitant.

Principaux professionnels de la santé concernés
Neurologue, physiothérapeute, ergothérapeute, infirmière ou infirmer spécialisé en SP

Tremblement

Le tremblement est un trouble moteur caractérisé par des mouvements involontaires et relativement rythmiques. Il est causé par la démyélinisation de certaines zones du cervelet et des voies cérébelleuses. On distingue plusieurs types de tremblement, dont le tremblement d’intention, qui est déclenché par les mouvements intentionnels et qui peut toucher n’importe quel groupe musculaire (bras, jambes, tronc, tête, cordes vocales, mâchoire, lèvres et langue).

Les tremblements associés à la SP sont difficiles à traiter et ne répondent pas parfaitement aux médicaments employés dans leur traitement. En outre, ils peuvent considérablement aggraver la fatigue et les incapacités fonctionnelles attribuables à la SP.

Traitement
Il peut être utile de consulter un ergothérapeute et un physiothérapeute au sujet de l’aptitude de la personne atteinte de SP à effectuer des tâches quotidiennes et de sa sécurité lors de l’accomplissement de ces tâches.

Les effets des médicaments employés contre les tremblements associés à la SP sont limités, si tant est qu’ils en aient.

Principaux professionnels de la santé concernés
Neurologue, ergothérapeute

Phénomène d’Uhthoff (intolérance à la chaleur)

Bon nombre de personnes atteintes de SP sont sensibles à l’élévation de leur température corporelle. En fait, comme les fibres démyélinisées du système nerveux central sont hypersensibles à la moindre hausse de température, la conduction nerveuse peut s’en trouver retardée ou même bloquée. Le phénomène d’Uhthoff peut être provoqué par l’exposition au soleil, l’effort, un bain chaud, l’émotion, la fatigue ou tout autre facteur susceptible d’élever la température centrale.  Ce phénomène peut faire apparaître n’importe quel symptôme de la SP.

Traitement
Pour faire disparaître les symptômes, il suffit de se reposer et de se rafraîchir.

Le mieux est d’éviter toute élévation de température, et lorsque ce n’est pas possible, il faut réduire au minimum l’exposition à la chaleur et prendre tous les moyens pour se rafraîchir. En général, les symptômes déclenchés par l’exposition à la chaleur n’ont pas de répercussions à long terme. De nombreux fabricants font maintenant des vêtements réfrigérants : vestes, chapeaux, etc. Voici une liste de fabricants et de fournisseurs de vêtements « réfrigérants ». Les coordonnées suivantes ne vous sont transmises qu’à titre informatif. La Société de la SP ne recommande aucun fabricant ni fournisseur en particulier. Malheureusement, la plupart des sites et adresses ci-dessous sont ceux d’entreprises américaines dont les services ne sont offerts qu’en anglais.

Principaux professionnels de la santé concernés
Neurologue, infirmière ou infirmier spécialisé en SP

Faiblesse

La faiblesse est chose courante chez les personnes atteintes de SP. La faiblesse musculaire est liée à l’altération de la conduction nerveuse, laquelle est attribuable aux lésions ou à l’inflammation des tissus du système nerveux central.

Lors de l’évaluation de la faiblesse musculaire, il importe de tenir compte d’un certain nombre de facteurs physiques, comme la fatigue, et de facteurs environnementaux, telles la température de la pièce et l’heure de l’évaluation.

Traitement
En présence d’une faiblesse des muscles jambiers, il est essentiel d’évaluer la démarche, car toute altération de celle-ci peut accroître les tensions dans le dos et entraîner de ce fait des douleurs dorsales.

Un physiothérapeute pourra proposer un programme d’étirements et de raffermissement musculaire afin d’optimiser la capacité musculaire et d’améliorer la forme physique de la personne.

Principaux professionnels de la santé concernés
Neurologue, infirmière ou infirmier spécialisé en SP, physiothérapeute, ergothérapeute

Autres symptômes de SP

Dysarthrie ou difficulté de l’élocution

La dysarthrie est attribuable à divers troubles neurologiques et peut entraîner des symptômes allant d’une légère difficulté d’articulation et de prononciation à une élocution saccadée et un langage difficile à comprendre. Parmi les facteurs contribuant à la dysarthrie, mentionnons la faiblesse, la spasticité et l’ataxie des muscles des lèvres, de la langue, des mâchoires, du voile du palais, des cordes vocales et du diaphragme. La dysarthrie peut se manifester par un ralentissement de la parole, une élocution saccadée, un assourdissement de la voix et des troubles de la mastication et même de la déglutition. Cette difficulté peut aussi se présenter de manière sporadique, plusieurs fois par jour durant de courtes périodes.

Traitement
Les orthophonistes peuvent évaluer les troubles de la communication et suggérer des moyens de les atténuer.

Principaux professionnels de la santé concernés 
Orthophoniste

Dysphagie (difficulté de déglutition)

La dysphagie peut entraîner de légers étouffements, le plus souvent lors de l’ingestion de liquides, mais elle peut aussi avoir de graves conséquences. Les nombreux effets de la SP prédisposent à divers troubles de la déglutition. On observe souvent un délai dans le déclenchement du réflexe de déglutition, source de difficulté à avaler des liquides. Mentionnons par ailleurs un affaiblissement des mouvements de la paroi pharyngée, qui peut provoquer la stagnation des aliments, sans oublier l’aspiration de petites quantités d’aliments, qui peut entraîner une infection pulmonaire.

Traitement
La prise en charge des symptômes fait appel à des méthodes de réadaptation dont la correction de la posture, la stimulation thermotactile, la modification des habitudes alimentaires et certaines stratégies de déglutition volontaires.

L’évaluation et la détermination des troubles de la déglutition par un orthophoniste, au moyen de la vidéofluoroscopie, peuvent être fort utiles.

Principaux professionnels de la santé concernés
Orthophoniste, diététiste/nutritionniste

Sécheresse de la bouche

La sécheresse de la bouche chez les personnes atteintes de SP est habituellement associée aux effets secondaires des médicaments.

Traitement
Une bonne hydratation et le recours à des pastilles et à de la gomme à mâcher peuvent atténuer cet effet secondaire de la médication. Comme pour tout nouveau symptôme, il importe de consulter son généraliste pour éliminer toute autre cause que la SP.

Principaux professionnels de la santé concernés
Généraliste, pharmacien

Influence hormonale chez les femmes atteintes de SP

Une aggravation des symptômes existants, voire l’apparition de nouveaux symptômes, peut survenir juste avant les règles, puis disparaître durant la menstruation ou immédiatement après. Certains de ces symptômes peuvent être liés à l’élévation de la température corporelle fréquemment observée durant l’ovulation.

Par ailleurs, il arrive souvent que la SP semble en rémission pendant la grossesse : les symptômes s’atténuent et les poussées se font rares ou sont inexistantes. Par contre, le risque de poussée est légèrement accru dans les trois mois suivant l’accouchement.

Traitement
Dans les cas extrêmes, il pourra s’avérer utile de consulter un gynécologue.

Principaux professionnels de la santé concernés
Généraliste, infirmière ou infirmier spécialisé en SP

Expression d’émotions inappropriées (syndrome pseudobulbaire, instabilité émotionnelle, expression involontaire d’émotions)

Les accès de rires et de pleurs irrépressibles ou involontaires associés à la SP peuvent être très affligeants. Lorsqu’on est saisi d’un tel accès, il est difficile de l’arrêter. Ce symptôme peut être une source de détresse et d’embarras pour la personne qui le présente et peut amener les proches de cette personne à mésinterpréter son comportement. Le syndrome pseudobulbaire serait causé par des lésions du cortex qui commande la maîtrise des émotions, des noyaux bulbaires, des effecteurs physiologiques et de l’hypothalamus, qui intègre les deux. Les personnes présentant ce syndrome peuvent se mettre à rire ou à pleurer de manière soudaine et exagérée, sans aucune raison.

Traitement
Une telle expression d’émotions inappropriées peut être traitée efficacement par des doses relativement faibles de certains médicaments de la famille des antidépresseurs tricycliques et des inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine (ISRS), bien que ce symptôme ne soit pas provoqué par la dépression.

Principaux professionnels de la santé concernés
Neurologue, neuropsychiatre

Troubles de la coordination ou incoordination

Les troubles de la coordination associés à la SP sont attribuables à une atteinte du cervelet et comptent parmi les symptômes les plus invalidants de cette maladie.

Bien souvent, ils s’accompagnent de tremblements et de troubles de l’équilibre. La personne touchée éprouve alors des difficultés à exécuter les tâches les plus banales (marcher, se servir à boire, manger, faire sa toilette), parce qu’elle ne maîtrise plus la vitesse, l’amplitude, l’orientation ni la force de ses mouvements.

Traitement
Aides à la locomotion et évaluation de la sécurité de l’environnement domestique, surtout dans la salle de bain, la cuisine et les escaliers.

Principaux professionnels de la santé concernés
Neurologue, ergothérapeute, physiothérapeute

Labilité émotionnelle/trouble bipolaire

Le trouble bipolaire, caractérisé par une alternance de crises de manie et d’épisodes de dépression, est plus fréquent chez les personnes atteintes de SP que dans la population en général. Ce trouble peut faire partie des symptômes d’une maladie ou des effets indésirables de certains médicaments (notamment les corticostéroïdes).

Traitement
Les régulateurs de l’humeur d’usage courant sont le lithium, la carbamazépine, le valproate, la gabapentine et la lamotrigine. Comme aucune étude de grande envergure n’a encore été menée sur l’emploi de ces médicaments dans le contexte de la SP, la majorité des données dont nous disposons à l’heure actuelle ne sont qu’empiriques. Il est à noter que le lithium peut accroître la sécrétion d’urine et pourrait donc ne pas convenir aux personnes ayant des troubles vésicaux.

Des tests de dépistage d’autres troubles de santé mentale, comme la dépression, pourraient être envisagés.

Principaux professionnels de la santé concernés
Médecin de famille, neurologue, neuropsychiatre

​Information supplémentaire

Dans cette capsule, ce sont les symptômes de la SP qui vous sont expliqués par l’infirmière clinicienne en neurologie du CISSS des Laurentides, Nathalie Caron.

Nous espérons que ces vidéos permettront aux personnes ayant reçu un diagnostic récent de sclérose en plaques d’en savoir plus sur cette maladie et de mieux comprendre la nouvelle réalité qui les concerne.

Nathalie Caron, infirmière clinicienne expose différentes façons de traiter les symptômes de sclérose en plaques. Bon visionnement!

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