Dre Catherine Larochelle

Professeure adjointe d’enseignement clinique

photo of Dr. Catherine Larochelle

La Dre Larochelle est une jeune clinicienne-chercheuse du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM). Elle est titulaire d’un diplôme en médecine (2004) et d’une maîtrise ès sciences (2005) de l’Université Laval. Après avoir terminé sa résidence en neurologie à l’Université de Montréal en 2009, elle a préparé un doctorat sous la supervision du Dr Alexandre Prat de 2009 à 2014. Ses travaux portaient sur les molécules d’adhésion impliquées dans le recrutement des lymphocytes T pathogènes au sein du système nerveux central dans le cas de la SP et d’un modèle animal de cette maladie. Par la suite, la Dre Larochelle a effectué un stage de recherche postdoctorale à l’Universitätmedizin Mainz, en Allemagne, sous la supervision de la Dre Frauke Zipp, au cours duquel elle s’est penchée sur les interactions entre les cellules immunitaires et la névroglie centrale in vitro et in vivo. Depuis 2013, elle fait partie du personnel du CHUM à titre de neurologue, et depuis 2016, elle exerce également les fonctions de professeure adjointe d’enseignement clinique et de chercheuse au sein du Département de neurosciences du Centre de recherche du CHUM (CRCHUM).

En sa qualité de neurologue, la Dre Larochelle intervient auprès de personnes atteintes de SP. En sa qualité de chercheuse, elle mène un programme de recherche axé sur le rôle joué par le système immunitaire périphérique dans l’altération de la fonction de la névroglie dans le contexte de troubles neuro-inflammatoires comme la SP. Ce programme a pour objectif ultime de déterminer les mécanismes immunitaires qui contribuent à un dysfonctionnement chronique de la névroglie afin d’ouvrir la voie à de nouvelles perspectives thérapeutiques qui permettront d’atténuer les lésions de la névroglie à médiation immunitaire.

Questions et réponses avec la Dre Larochelle

Qu’est-ce qui vous a amenée à vous intéresser à la recherche sur la SP? Qu’est-ce qui vous incite à poursuivre des travaux dans ce domaine?

Je me suis intéressée à la recherche sur la SP quand j’ai exercé à la clinique de SP du CRCHUM durant ma résidence en neurologie. Il y régnait une atmosphère trépidante grâce aux projets de recherche clinique et de recherche fondamentale en cours qui étaient le fruit d’un formidable travail d’équipe de la part du personnel infirmier, des neurologues, des chercheurs et des personnes atteintes de SP et de leurs proches – tous mus par la volonté de mieux comprendre la SP et de la traiter. Cette année-là, j’ai participé à mon premier Congrès stopSP. J’y ai découvert les progrès incroyables qui avaient été réalisés récemment sur les plans clinique et scientifique. J’ai alors décidé de m’engager dans la recherche sur la SP, car je voulais contribuer aux efforts internationaux qui sont déployés pour comprendre et stopper cette maladie.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans la recherche et quels sont les plus grands défis auxquels vous faites face?

L’un des aspects de la recherche sur la SP qui me plaît le plus, c’est qu’elle m’offre la possibilité de faire partie d’une initiative internationale visant la compréhension et l’éradication de cette maladie neurologique qui touche tant de Canadiennes et de Canadiens. C’est aussi vraiment gratifiant de faire de nouvelles découvertes et de confirmer ses observations à l’aide de différents modèles ou dans divers contextes, et de commencer à voir dans quelle mesure elles pourraient contribuer à éclaircir certaines questions qui persistent dans le domaine de la SP. C’est toujours fascinant d’observer des oligodendrocytes, des cellules immunitaires ou des molécules d’ADN. En outre, les échanges avec d’autres collègues et d’éminents chercheurs lors de conférences sont extrêmement enrichissants, tout comme le fait d’apprendre et de comprendre de nouvelles choses ou encore d’enseigner à des étudiants motivés. Cela dit, il y a deux principaux défis à relever habituellement : obtenir du financement et essayer de se tenir informé de l’évolution des nombreux domaines connexes qui sont de plus en plus complexes (neurologie clinique, neurosciences, immunologie, enseignement, etc.).

Quelle importance accordez-vous à la collaboration et dans quelle mesure y avez-vous recours dans le cadre de vos travaux de recherche?

La collaboration est essentielle à la réalisation de travaux de recherche utiles sur la SP. Mon programme de recherche dépend justement de la collaboration et d’un travail d’équipe qui mettent à contribution des personnes atteintes de SP et des témoins exempts de cette maladie, qui sont prêts à participer aux études en nous fournissant des échantillons pour les analyses biologiques et des données cliniques; le personnel infirmier et les neurochirurgiens, qui recrutent les participants, qui prélèvent les échantillons et qui recueillent les données; les assistants de laboratoire et les étudiants, qui unissent leurs efforts pour tirer le maximum de chaque expérience; les gestionnaires de plateforme, qui nous transmettent les connaissances nécessaires pour effectuer des analyses adéquates en utilisant des technologies de pointe; les membres des équipes de recherche aux parcours divers, qui nous fournissent des indications utiles pour nous aider à mettre au point et à optimiser les techniques et les analyses requises; et les autres cliniciens et chercheurs, qui m’ont servi de mentors lorsque j’établissais ce programme et qui m’encadrent, puisque je suis une clinicienne-chercheuse junior. Je m’estime très chanceuse de pouvoir collaborer avec des neurologues et des neuro-immunologues spécialistes de la SP du CRCHUM, de McGill et de l’Universitätmedizin Mainz (en Allemagne) qui jouissent d’une renommée internationale; leur contribution à mon programme de recherche a vraiment été inestimable.

Dans quelle mesure le soutien fourni par la Société canadienne de la SP vous permet-il de mener à bien vos travaux de recherche?

La Société canadienne de la SP m’a soutenue pendant les études de doctorat que j’ai commencées après avoir terminé ma résidence en neurologie. L’aide financière qu’elle m’a apportée m’a permis de me concentrer sur ma future carrière, c’est-à-dire d’apprendre à devenir une clinicienne-chercheuse spécialiste de la SP. En outre, la Société canadienne de la SP m’a offert à de nombreuses reprises la possibilité de réseauter avec des personnes qui s’intéressent à la recherche sur la SP et avec des cliniciens et des chercheurs de classe internationale, qui étaient (et qui sont toujours) prêts à m’accorder du temps en faisant preuve d’une incroyable générosité à cet égard. C’est elle qui finance actuellement mon projet intitulé « Mécanismes moléculaires sous-jacents aux interactions entre les lymphocytes T et les oligodendrocytes en tant que cibles dans le cadre de stratégies neuroprotectrices pour le traitement de la SP ». Il est difficile pour une chercheuse principale junior d’obtenir des subventions; cela dit, c’est une étape essentielle à la génération et à la publication de données qui permettront d’obtenir d’autres subventions. Par conséquent, la subvention que la Société canadienne de la SP m’a accordée à un stade si précoce de ma carrière est extrêmement importante. Je peux désormais mener un programme de recherche sur la SP indépendant et entretenir des liens collaboratifs, et mon équipe et moi avons les moyens de poursuivre le projet sur la SP qui nous passionne. En somme, nous bénéficions des conditions nécessaires pour nous épanouir et acquérir une certaine expertise et une certaine stabilité en tant qu’équipe de recherche spécialiste de la SP.