M. David Rudko

Ph. D., professeur adjoint

photo of Dr. David Rudko

Professeur adjoint, Département de neurologie, de neurochirurgie et de génie biomédical de l’Université McGill

Monsieur David Rudko, Ph. D., occupe actuellement un poste de professeur adjoint de neurologie, de neurochirurgie et de génie biomédical à l’Université McGill et mène des travaux sur l’imagerie par résonance magnétique (IRM) au Centre d’imagerie du cerveau McConnell de l’Institut neurologique de Montréal. Il est également directeur de l’Unité d’IRM préclinique 7 T de ce centre. Les travaux de recherche de M. Rudko se situent à la frontière entre l’étude de la biologie des tissus de base et l’imagerie d’organes tout entiers. M. Rudko utilise des techniques d’IRM de pointe, ainsi que des méthodes de modélisation biophysique et de traitement des signaux afin d’approfondir les connaissances sur les caractéristiques microscopiques du tissu cérébral qui sont altérées dans le contexte des maladies neurologiques.

Dans le cadre de ses études doctorales, M. Rudko s’est intéressé essentiellement à l’application de techniques d’imagerie novatrices et de méthodes de modélisation biophysique et avait pour objectif de contribuer à l’approfondissement des connaissances sur l’anatomie et la physiologie du cerveau. Ses travaux de recherche portaient sur des témoins en santé et des cas de maladies neurologiques (personnes atteintes de sclérose en plaques et modèles animaux de glioblastome multiforme). Le chercheur a mis au point des modèles biophysiques améliorés ainsi que des méthodes d’imagerie permettant la caractérisation de la myéline et des microstructures axonales du cerveau. Les travaux de recherche postdoctorale qu’il a menés par la suite ont été financés grâce à une bourse de stagiaire de recherche de trois ans accordée par la Société canadienne de la SP et par le Centre des sciences de la santé de l’Université McGill, dans le cadre d’un programme de formation en neuro-inflammation subventionné par les IRSC. L’objectif de M. Rudko consistait alors à mettre au point une méthode permettant de déceler et de quantifier les lésions tissulaires subies par le cortex dans le contexte des formes cyclique et progressive secondaire de la SP. En faisant appel à un système d’IRM 3 T normalisé, déjà utilisé en clinique, combiné à une technique d’imagerie par transfert d’aimantation sensible à la myéline, le chercheur a pu établir un lien entre les mesures de la teneur en myéline du cortex et les incapacités cliniques associées à la SP.

Les travaux que M. Rudko poursuit à présent consistent à valider les résultats susmentionnés, obtenus par IRM 3 T, au moyen d’une technique d’IRM de très haute résolution – soit l’IRM 7 T – qui permet de visualiser directement les lésions corticales. Dans le cadre de ses travaux axés sur l’utilisation de l’imagerie dans le contexte de la SP, il cherche également à faire la lumière sur la relation spatiale entre, d’une part, l’inflammation leptiméningée et leucocorticale, et, d’autre part, la myélinisation anormale de la surface du cortex et la formation de lésions corticales focales constatées sur le plan structurel. Les résultats obtenus par le chercheur contribueront aussi à une meilleure compréhension de la corrélation entre la démyélinisation corticale sous-piale et les scores obtenus suivant une nouvelle méthode d’évaluation globale des troubles cognitifs dans le contexte de la SP.

Questions et réponses avec M. Rudko

Offrez-vous aux membres du grand public, et particulièrement aux personnes touchées par la SP, la possibilité de prendre part à vos travaux? Dans l’affirmative, pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet?

Durant mes études de doctorat, j’ai mis un point d’honneur à interagir personnellement avec les personnes atteintes de SP à qui je faisais passer des examens d’imagerie (soit plus de 200 patients). L’importance que revêtent le soutien émotionnel et les relations personnelles directes avec les personnes touchées par la SP a pris tout son sens pour moi lorsque j’ai fait office d’animateur au sein de deux groupes d’entraide très enrichissants (soit un groupe de personnes atteintes de SP et un groupe d’aidants) pendant trois ans. Je porte depuis lors un intérêt tout particulier à la dimension humaine de la SP.

Qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser à la recherche sur la SP? Qu’est-ce qui vous incite à poursuivre des travaux dans ce domaine?

Au cours de mes études de doctorat en physique médicale à l’Université Western, j’ai commencé à m’intéresser vivement au potentiel que recèlent les nouvelles techniques d’IRM pour l’étude des altérations microstructurales subtiles qui caractérisent les premiers stades de la SP. Les discussions que j’ai eues avec des médecins, des scientifiques et des personnes vivant avec la SP m’ont conforté dans mon opinion, à savoir qu’il faut accroître l’utilisation des techniques d’IRM quantitative afin de déceler et de quantifier plus précisément les facteurs liés à l’apparition et à la progression de cette maladie, ainsi que d’évaluer l’efficacité des nouveaux traitements.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans la recherche et quels sont les plus grands défis auxquels vous faites face?

La recherche en laboratoire procure des occasions uniques d’explorer des idées très novatrices. L’approfondissement des connaissances relatives à la physiopathologie, au diagnostic et au traitement de la SP est à la fois stimulant et gratifiant, surtout lorsque les découvertes réalisées grâce à la recherche permettent l’amélioration des soins offerts aux patients. Toutefois, en raison de la conjoncture économique difficile que nous connaissons, l’obtention d’un financement adéquat demeure un défi de taille pour les chercheurs.

Dans quelle mesure le soutien fourni par la Société canadienne de la SP vous permet-il de mener à bien vos travaux de recherche?

Le soutien que nous apporte la Société canadienne de la SP est crucial pour que notre laboratoire puisse poursuivre des travaux de recherche susceptibles d’améliorer concrètement la vie des personnes vivant avec la SP. Il nous permet d’optimiser nos protocoles d’IRM 3 T et 7 T, de renforcer les capacités de l’équipe de recherche formée pour notre projet sur la détection des lésions corticales, ainsi que de quantifier plus rapidement le lien entre les lésions que nous avons mises en évidence, et qui étaient indétectables jusqu’ici, et les paramètres d’évaluation clinique et cognitive de la SP. Les chercheurs de mon laboratoire et moi-même accordons une grande valeur aux programmes de financement de la recherche et de la formation en recherche offerts par la Société canadienne de la SP.