Dr Deepak Kaushik

Ph. D., professeure adjointe


M. Deepak Kaushik, Ph. D., Université Memorial de Terre-Neuve

M. Kaushik est professeur adjoint à la Division des sciences biomédicales de l’Université Memorial de Terre-Neuve, à St. John’s, au Canada. Il est titulaire d’un doctorat du National Brain Research Centre (centre national de recherche sur le cerveau), en Inde, où il a étudié la régulation de la transcription de gènes qui interviennent dans l’activation de la microglie pendant l’inflammation. Pour effectuer son stage de recherche postdoctoral, il s’est joint à l’équipe de M. Wee Yong, Ph. D., éminent spécialiste en neuro-immunologie de l’Université de Calgary, au Canada, dont les travaux portent sur la compréhension du processus pathologique sous-jacent à la sclérose en plaques (SP). Le projet de stage postdoctoral de M. Kaushik consistait à décoder les variations immunométaboliques au sein des cellules myéloïdes au cours de ce processus pathologique. Il a ainsi établi qu’en cas de SP, les macrophages migrent dans le cerveau à la faveur d’événements glycolytiques. C’est l’intérêt qu’il continue de porter à l’immunométabolisme qui définit les travaux actuels de M. Kaushik. L’équipe de son laboratoire cherche à repérer et à examiner de nouveaux joueurs immunométaboliques qui interviennent dans les cellules de la microglie et les macrophages au cours des premiers stades et de la phase progressive de la SP, à l’aide de souris transgéniques et de plateformes de séquençage de l’ARN en cellule unique à haut débit.

Question et réponses avec Dr Kaushik

Sur quel sujet portent vos travaux de recherche? Qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser à la recherche sur la SP?

Je cherche à cerner les mécanismes suivant lesquels les cellules du système immunitaire inné, notamment les macrophages, et les cellules de la microglie, favorisent la progression de la SP. À l’instar d’autres cellules immunitaires, tels les lymphocytes B et les lymphocytes T, ces cellules ont des besoins énergétiques particuliers qui ne sont pas bien définis dans le contexte de la SP. Nous nous employons à identifier les voies de signalisation (se rattachant aux états métaboliques) qui expliqueraient pourquoi ces cellules deviennent pathogènes et perdent leurs fonctions réparatrices pendant la progression de la SP, en utilisant des analyses d’immunocytochimie et de modèles de souris transgéniques.

Pendant mes études de deuxième cycle en Inde, mes connaissances sur la SP étaient limitées. Je les avais principalement acquises en lisant des articles de recherche et des chapitres de livres sur les « maladies auto-immunes ». C’est parce que la prévalence de la SP est faible dans cette région du monde. Il est intéressant de noter que le nombre de cas de SP a connu une forte hausse dans les pays d’Asie-Pacifique ces dix dernières années. Cette hausse est en partie attribuable à une amélioration de la démarche diagnostique et peut-être à des modifications de facteurs liés au mode de vie. Ce sont ces observations, et ma formation en neuro-immunologie, qui ont éveillé mon intérêt pour l’étude de cette maladie du cerveau. J’ai donc cherché des postes de stagiaires de recherche postdoctorale dans le domaine de la SP et envoyé ma candidature à M. Yong notamment, qui m’a offert un poste au sein de son laboratoire. Ça a été le début d’une carrière vouée à faire toute la lumière sur la SP.

Qu’est-ce qui vous incite à poursuivre des travaux dans ce domaine?

Lors d’événements organisés par la Société canadienne de la SP, j’ai eu la chance de rencontrer plusieurs personnes atteintes de SP ainsi que les proches aidants de ces dernières. Ces échanges représentent toujours une belle leçon d’humilité pour moi, tout comme la confiance énorme que ces personnes nous accordent à nous, les chercheurs. C’est justement cette marque de confiance et les attentes qu’elles nourrissent qui demeurent des sources de motivation et d’inspiration pour mon équipe et moi.

Comment espérez-vous changer la vie des personnes atteintes de SP en menant vos travaux de recherche?

La majorité des médicaments modificateurs de l’évolution de la maladie sont destinés au traitement de la SP cyclique. De fait, il reste d’importants besoins à combler en matière de traitement des formes progressives de la SP. Grâce à mes travaux de recherche sur les signatures métaboliques au sein des cellules immunitaires pendant les phases précoce et progressive de la SP, j’espère cerner des cibles décisives pour le traitement et la prise en charge de la SP progressive.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans vos travaux de recherche et quels sont certains des défis auxquels vous faites face?

Recueillir de nouvelles données intéressantes sur un processus pathologique, c’est un peu comme reconstituer un casse-tête pièce par pièce. J’aime également enseigner et transmettre mes connaissances à mes stagiaires. Je suis motivé par la perspective d’aider les personnes atteintes de SP – si bien que mon travail est très gratifiant. Le plus gros défi que j’ai eu à relever a été de mettre en place un programme de recherche indépendante au moment où la pandémie de COVID-19 avait atteint son pic, ce qui a eu pour effet de ralentir les travaux au sein de mon laboratoire.

Dans quelle mesure le soutien fourni par la Société canadienne de la SP contribue-t-il à la réalisation de vos travaux de recherche?

Vu les difficultés liées au contexte de la COVID-19 que j’ai eu à surmonter au début de ma carrière de chercheur indépendant, le soutien que j’ai reçu de la Société canadienne de la SP est une lueur d’espoir. Grâce à cet organisme, je suis bien placé pour faire avancer les projets proposés et pour les développer. Fait intéressant, non seulement la Société canadienne de la SP est le premier organisme subventionnaire à avoir financé mon stage de recherche, mais c’est aussi le premier à avoir financé mes projets de recherche indépendante – autant dire que je lui suis extrêmement reconnaissant.