Atteinte des fonctions exécutives chez les enfants et les adolescents souffrant de sclérose en plaques

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Résumé
Le terme « fonctions exécutives » désigne un ensemble de fonctions cognitives supérieures qui régissent l’exécution de nombreuses tâches et qui favorisent l’efficience cognitive et la flexibilité mentale. On sait que la SP altère généralement les fonctions exécutives, mais on en sait très peu sur les composantes qui sont les plus touchées, en particulier chez l’enfant. Ameeta Dudani (North York [Ontario, Canada]), Rezwan Ghassemi, Sridar Narayanan, Douglas Arnold (Montréal [Québec, Canada]), John Sled, Brenda Banwell, Christine Till (Toronto [Ontario, Canada]), AAN, Toronto, 2010 [IN2-1.003]

Détails
L’étude dont il est question avait pour but d’évaluer les fonctions exécutives qui sont atteintes chez les enfants et les adolescents souffrant de sclérose en plaques (SP) et de déterminer les paramètres cliniques et neurologiques qui sont corrélés à l’atteinte des fonctions exécutives.

L’étude a été menée auprès de 32 adolescents atteints de SP (dont 26 jeunes filles) et de 20 témoins (dont 17 jeunes filles) appariés selon le sexe et l’âge. Lors de l’évaluation, les patients étaient âgés en moyenne de 16,2 ± 2,1 ans, et les témoins de 15,5 ± 1,9 ans. Les composantes des fonctions exécutives évaluées étaient les suivantes : maîtrise de l’attention/mémoire de travail, inhibition, flexibilité mentale, traitement de l’information et manifestations comportementales des fonctions exécutives (mesurées à l’aide du questionnaire BRIEF destiné aux parents). Des analyses de régression linéaire multiple ont été réalisées pour évaluer les corrélations entre les composantes des fonctions exécutives atteintes et certaines variables cliniques (âge auquel la SP est apparue, durée de la SP et nombre total de poussées) et relatives à la neuro-imagerie (volume des lésions dans l’ensemble du cerveau sur les séquences pondérées en T1 et en T2, et volume des lésions dans le lobe frontal en T2), en tenant compte de l’âge, du sexe et du QI. Les lésions en IRM multi-spectrale ont été segmentées grâce à une technique entièrement automatisée basée sur le théorème de Bayes, et des corrections manuelles ont été apportées au besoin.

Dans le groupe de patients atteints de SP, la SP était apparue en moyenne à l’âge de 12,1 ± 3,7 ans et se manifestait depuis 4,1 ± 3,2 ans, et le nombre moyen de poussées s’élevait à 3,3 ± 2,1. Les patients atteints de SP avaient un QI significativement moins élevé (t = -3,63, P< 0,01) que celui des témoins et ont obtenu des scores relatifs au traitement de l’information et à la flexibilité mentale significativement moins élevés que ceux des témoins. Chez les patients atteints de SP, une corrélation significative a été établie entre le volume des lésions dans l’ensemble du cerveau et dans le lobe frontal sur les séquences pondérées en T2 et toutes les mesures des fonctions exécutives, avec des valeurs de r2 comprises entre 0,43 et 0,46 (P< 0,01 pour toutes les mesures).

CONCLUSIONS/PERTINENCE : Les fonctions exécutives des adolescents atteints de SP sont significativement réduites par rapport à celles des témoins. La corrélation qui a été établie entre l’atteinte des fonctions exécutives et le volume des lésions dans l’ensemble du cerveau et dans le lobe frontal a mis en évidence le rôle de l’activité inflammatoire dans le déficit des fonctions exécutives associé à la SP.

Travaux subventionnés par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), la Société canadienne de la SP et la Fondation pour la recherche scientifique sur la SP.

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