Avantage des médicaments modificateurs de l’évolution de la SP quant à la mortalité

Les résultats d’une étude canadienne démontrent que l’instauration précoce d’un traitement par les médicaments modificateurs de l’évolution de la SP (MMÉSP) de première ou de deuxième génération chez les personnes atteintes de sclérose en plaques (SP) présente un avantage sur le plan de la survie.

Les MMÉSP utilisés dans le contexte de la SP qui ciblent les processus pathologiques, telle l’inflammation, ont été associés à des résultats cliniques améliorés, y compris un risque moindre de l’activité et de la progression de la maladie. Or, on en sait encore peu sur les effets à long terme des MMÉSP sur la survie dans le monde réel, en dehors du cadre des essais cliniques.

Mme Helen Tremlett, Ph. D., et une équipe de recherche de l’Université de la Colombie-Britannique ont voulu vérifié s’il existait un lien entre le recours à un MMÉSP de première ou de deuxième génération et la diminution de la mortalité chez les personnes atteintes de SP, par rapport à la non-utilisation ou à la faible utilisation de ce type de médicament. À cette fin, les scientifiques ont analysé des données provenant de quatre banques de données administratives provinciales sur la santé (à savoir celles de la Colombie-Britannique, de la Saskatchewan, du Manitoba et de la Nouvelle-Écosse) – données collectées sur une période de 20 ans (de 1996 à 2017) auprès d’une cohorte représentant 25 p. 100 de la population canadienne. En tout, 35 894 personnes atteintes de SP ont été recensées. Les scientifiques ont déterminé que parmi ce groupe, les MMÉSP de première génération (l’interféron bêta et l’acétate de glatiramère) étaient plus fréquemment employés que les MMÉSP de deuxième génération (natalizumab, fingolimod, diméthylfumarate, tériflunomide, alemtuzumab et ocrélizumab).

L’équipe de recherche a découvert que la prise de tout MMÉSP, de première ou de deuxième génération, était associée à un risque de 26 à 33 p. 100 moindre de mortalité par rapport à la non-utilisation d’un tel médicament chez les personnes atteintes de SP. L’instauration très précoce d’un traitement par un interféron bêta ou l’acétate de glatiramère a quant à elle été associée à une réduction significative du risque de mortalité. L’équipe a toutefois établi que cet avantage sur le plan de la survie diminuait au fil du temps et qu’il correspondait aux résultats cliniques en lien avec ces deux MMÉSP et aux données recueillies sur l’efficacité de ces derniers quant au risque de poussées, qui décroît avec le temps. Certains facteurs tels que les habitudes de vie, la durée de la maladie et le degré d’incapacité, de même que l’impact de ceux-ci sur la survie, n’ont pas fait l’objet d’une évaluation dans le cadre de l’étude dont il est ici question.

Les résultats de cette étude mettent en évidence l’importance pour les cliniciens et cliniciennes et les personnes atteintes de SP de procéder rapidement après l’apparition de la maladie à l’évaluation des options thérapeutiques et à l’élaboration d’un plan de traitement efficace, qui permettra d’optimiser les résultats au chapitre de la santé et de réduire le risque de mortalité.

Pour en savoir plus sur les MMÉSP offerts aux personnes atteintes de SP, rendez-vous sur le site Web de la Société canadienne de la SP pour consulter la page consacrée aux médicaments modificateurs de l’évolution de la SP.

L’auteure principale de cette étude, Mme Huah Shin Ng, Ph. D., a reçu une bourse de recherche postdoctorale stopSP de la Société canadienne de la SP.

Référence :

Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Neurology, Neuroimmunology, Neuroinflammation – « Disease-Modifying Drugs for Multiple Sclerosis and Association with Survival ». Pour consulter cet article, veuillez cliquer ici.