Conséquences de la grossesse chez les femmes atteintes de sclérose en plaques

Résumé
Deux chercheuses de l’Université de la Colombie-Britannique, la Dre Helen Tremlett et Mme Mia van der Kop, ont livré les résultats d’une étude de cohorte rétrospective basée sur les données de la Clinique de SP de la Colombie-Britannique et sur le registre des données périnatales de cette province. Elles voulaient ainsi voir s’il y avait une différence dans les troubles liés à la grossesse entre les mères atteintes de SP et les mères non atteintes de cette maladie. L’équipe de la Dre Tremlett a aussi tenté de voir s’il y avait des différences dans le taux de risque de troubles au sein du groupe de mères atteintes de SP en se basant sur des facteurs cliniques de la maladie tels que l’âge de la femme au début de la SP, la durée de la maladie ou le niveau d’incapacité liée à la SP.

Détails
Subventionnées par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), la Dre Tremlett et Mme van der Kop ont combiné les données des cliniques de SP de la Colombie-Britannique à celles du registre des données périnatales de cette province. Elles ont ainsi pu analyser les renseignements fournis sur 432 naissances de bébés de femmes atteintes de SP et 2 975 naissances de bébés de femmes non atteintes de cette maladie. Ces naissances sont survenues entre 1998 et 2009. Les chercheuses voulaient ainsi voir s’il existait une différence dans les troubles liés à la grossesse entre les mères atteintes de SP et les mères non atteintes de cette maladie. L’équipe de la Dre Tremlett a aussi tenté de voir s’il y avait des différences entre les femmes atteintes de SP et les femmes non atteintes de cette maladie quant au taux de risque de troubles liés à l’accouchement ou de troubles néonataux. La plupart des mères atteintes de SP présentaient une forme rémittente de SP; 18, une forme progressive secondaire; et 4, une forme progressive primaire. Elles avaient en moyenne 24 ans au moment du diagnostic, et la durée de la maladie au moment de l’accouchement était d’environ sept ans. La majorité des mères atteintes de SP n’avaient que des incapacités légères – 58 avaient obtenu la cote d’incapacité 0 selon l’échelle EDSS, alors que 49 présentaient un niveau d’incapacité modéré ou grave (cote EDSS ≥ 3,5).

L’âge de la femme au début de la SP et la durée de la maladie n’avaient aucun impact sur l’issue de la grossesse. Qui plus est, aucune différence importante n’a été relevée quant à l’âge gestationnel, le poids du bébé à la naissance et la durée du travail entre les femmes atteintes de SP et les femmes non atteintes de cette maladie.

« Les résultats de notre étude devraient rassurer les femmes qui ont la SP, car ils démontrent que leur risque de présenter des troubles liés à la grossesse ou à l’accouchement est le même que celui des femmes qui n’ont pas la SP », déclare la Dre Helen Tremlett, titulaire de la chaire de recherche du Canada sur la neuroépidémiologie, exerçant au Centre de recherche sur le cerveau du Vancouver Coastal Health Research Institute et de l’Université de la Colombie-Britannique. « Cela étant dit, les femmes qui présentent un degré d’incapacité élevé pourraient nécessiter un suivi de grossesse plus étroit que les autres au cours de leur grossesse. Il faudra approfondir cette question », conclut la chercheuse.