Des chercheurs identifient une cible possible d'attaques immunitaires chez des personnes atteintes de SP

Résumé
Une équipe internationale de chercheurs a identifié une protéine qui pourrait compter parmi les cibles des attaques immunitaires chez certaines personnes atteintes de SP. La survenue d'une réponse immunitaire à cette protéine, appelée KIR4.1, présente à la surface de nombreux types de cellules cérébrales, a en effet été observée par les chercheurs chez 47 pour cent des personnes atteintes de SP dont le sérum a fait l'objet d'un examen. Il faudra approfondir la recherche dans ce domaine pour vérifier ces résultats et comprendre le rôle que cette protéine peut jouer dans la SP et les possibilités qu'elle offre dans la mise au point de nouveaux traitements. [Rajneesh Srivastava, M.Sc., Muhammad Aslam, Ph.D., Sudhakar Reddy Kalluri, M.Sc., Lucas Schirmer, M.D., Dorothea Buck, M.D., Björn Tackenberg, M.D., Veit Rothhammer, M.D., Andrew Chan, M.D., Ralf Gold, M.D., Achim Berthele, M.D., Jeffrey L. Bennett, M.D., Thomas Korn, M.D., and Bernhard Hemmer, M.D. N Engl J Med 2012; 367:115-123 July 12, 2012]


Détails
Le liquide céphalorachidien de la plupart des personnes atteintes de SP renferme des quantités accrues d’un certain type d’anticorps, l’IgG, lequel est observé presque exclusivement chez les personnes atteintes d’une maladie infectieuse ou inflammatoire. L’IgG est généralement dirigée vers l’agent causal de la maladie. Jusqu’ici, les chercheurs n’ont pu identifier les antigènes vers lesquels les anticorps sont dirigés dans le contexte de la SP. La présente étude portait sur le sérum des échantillons sanguins de personnes atteintes de SP et d’autres sujets plutôt que sur le liquide céphalorachidien.

Au cours d’une série d’expérimentations, les chercheurs ont examiné les échantillons de sérum sanguin de personnes atteintes de SP et ont constaté que l’IgG se liait aux cellules productrices de myéline. Ils ont identifié la protéine KIR4.1 en tant que cible de la réaction de l’IgG. Cette protéine est un canal ionique actif à la surface de plusieurs types de cellules cérébrales, et elle joue un rôle de premier plan dans le fonctionnement des cellules. Après avoir mis au point un moyen de dépister les anticorps contre la KIR4.1 dans les échantillons de sérum, l’équipe a décelé la présence d’anticorps contre la KIR4.1 chez un nombre substantiel de personnes atteintes de SP comparativement aux autres sujets. En effet, ces anticorps sériques étaient présents chez 186 des 397 personnes atteintes de SP (46,9 %), mais chez seulement 3 des 329 personnes atteintes d’une autre maladie neurologique et chez aucune des 59 personnes en santé.

Par ailleurs, l’injection d’anticorps anti-KIR4.1 provenant des personnes atteintes de SP à des souris a entraîné l’apparition de troubles neurologiques. Lors d’études antérieures, on a constaté que la KIR4.1 participait de manière importante à la formation de la myéline. En conséquence, les chercheurs ont conclu qu’il se pourrait que la KIR4.1 soit une cible de l’attaque immunitaire chez certaines personnes atteintes de SP, à tout le moins. Soulignons qu’ils n’ont observé aucune différence clinique ou autre entre les personnes atteintes de SP porteuses des anticorps en question et celles qui n’en portaient pas. Pour bien saisir le rôle de cette protéine dans la SP et savoir si les résultats de la présente étude mèneront à de nouvelles manières d’aborder le traitement de la SP, il faudra approfondir la recherche.

Source : National MS Society (É.-U.) – nmss.org