Effets des régimes alimentaires Swank et Wahls sur les symptômes de la SP chez les personnes atteintes de SP cyclique

Des chercheurs se sont employés récemment à comparer les effets des régimes alimentaires Swank et Wahls chez les personnes atteintes d’une forme cyclique de sclérose en plaques (SP), et ils ont constaté un lien entre ces deux régimes et une réduction significative de la fatigue ressentie et une amélioration de la qualité de vie. De telles observations démontrent que l’adoption d’un régime alimentaire adapté permettrait d’atténuer l’impact des symptômes de la SP cyclique sur la qualité de vie.

Alors que plus de la moitié des personnes atteintes de SP apportent des changements à leur alimentation dans le cadre de la prise en charge de cette maladie, nous ne disposons pas de suffisamment de données cliniques sur les effets de certains régimes alimentaires préconisés. Deux d’entre eux ont toutefois fait l’objet de travaux préliminaires auprès de personnes vivant avec la SP, à savoir le régime Swank, faible en gras saturés, et le régime Wahls, qui consiste en un régime paléolithique modifié. Fait à noter : ces deux régimes reposent sur un apport élevé en fruits, en légumes et en gras insaturés, combiné à une consommation limitée d’aliments hautement transformés.

Récemment, des chercheurs ont mené une étude auprès de 95 personnes atteintes d’une forme cyclique de SP et ont comparé les effets de ces deux régimes sur le degré de fatigue et le niveau de qualité de vie rapportés par les participants. La fatigue est l’un des symptômes les plus courants de la SP et elle est souvent associée à une augmentation de l’incapacité et à une baisse de la qualité de vie. Les chercheurs ont tout d’abord suivi les participants durant 12 semaines alors que le régime alimentaire de ces derniers restait inchangé; puis, après leur avoir attribué de façon aléatoire le régime Swank ou le régime Wahls, ils ont poursuivi leur travail d’observation pendant 24 semaines auprès de ces gens. Au cours des 12 premières semaines suivant l’attribution du nouveau régime, les participants à l’étude ont reçu des conseils et du soutien en matière de nutrition. Les données sur les critères d’évaluation ont été relevées 12 et 24 semaines après le début de l’étude.

Les chercheurs ont tout d’abord constaté que les participants des deux groupes présentaient un degré élevé d’observance du régime qui leur avait été donné. Dans les deux groupes, de 50 à 75 p. 100 des participants ont signalé une réduction cliniquement significative de la fatigue ressentie à la 12e semaine, et la plupart d’entre eux ont rapporté le maintien d’un degré moindre de la fatigue à la 24e semaine. Les participants des deux groupes ont signalé un accroissement considérable de leur qualité de vie. Par ailleurs, ils n’ont présenté aucune amélioration importante quant au test de la marche sur une période de 6 minutes (test 6MWT) à la 12e semaine. Toutefois, les participants qui suivaient le régime Wahls ont obtenu de meilleurs résultats à la marche à la 24e semaine comparativement aux mesures de référence. On ne connaît pas encore les mécanismes qui sous-tendent les effets de l’alimentation sur la fatigue liée à la SP et la qualité de vie, mais ils pourraient contribuer à une régulation de l’inflammation ou du stress oxydatif. La recherche sur les régimes Swank et Wahls devrait se poursuivre auprès d’un plus grand nombre de personnes et porter sur des modifications de l’alimentation appliquées sur une plus longue période. Il importera aussi de comprendre les changements qui se produisent dans le cerveau en raison des modifications apportées au régime alimentaire.

Ressources :

L’article intégral consacré à l’étude dont il est ici question a été publié dans la revue Multiple Sclerosis Journal – Experimental, Translational and Clinical. https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/20552173211035399