Le RebifMD (interféron bêta-1a) continue de s’avérer efficace dans le traitement du syndrome clinique isolé (SCI) et le ralentissement de l’évolution vers la SP

Contexte

Un épisode unique de troubles neurologiques évocateurs de la sclérose en plaques, qui dure au moins 24 heures, est appelé syndrome clinique isolé (SCI). L’état des personnes qui présentent ce syndrome n’évolue pas toujours vers la SP. Cependant, celles dont les clichés d’IRM montrent une détérioration des tissus du SNC ont un risque accru de SP. Jusque tout récemment, le SCI ne faisait pas partie des types de SP, mais il est aujourd’hui reconnu comme le stade le plus précoce de la forme cyclique (poussées-rémissions) de la SP. Les chercheurs étudient les effets des médicaments modificateurs de l'évolution de la SP sur les personnes ayant présenté un SCI, dont le risque de SP est élevé, afin de voir si ces médicaments peuvent retarder toute autre atteinte neurologique et la pose d’un diagnostic de sclérose en plaques. Parmi les médicaments employés actuellement contre la SP figure l’interféron bêta-1a, commercialisé sous le nom de Rebifmd par la société pharmaceutique EMD Serono et homologué au Canada pour le traitement de la SP cyclique). En 2012, des données probantes quant à l’efficacité du Rebifmd dans le traitement du SCI ont mené à son approbation pour cette indication. Depuis, la recherche s’est poursuivie afin de permettre d’établir la dose optimale de Rebifmd pour traiter le SCI et de mieux comprendre les bienfaits de ce traitement pour les personnes qui, après avoir subi un épisode de SCI, risquent d’avoir un jour la SP.

Description de l’étude

REFLEX (REbifmd FLEXible dosing in early MS) est le titre d’une étude de deux ans, à double insu et à répartition aléatoire, qui a porté sur les effets de l’interféron bêta-1a (Rebifmd à la dose de 44 µg) sur 517 personnes ayant présenté un SCI. Ces dernières ont été réparties au hasard dans trois groupes, dont le premier a reçu 44 µg de Rebifmd trois fois par semaine; le deuxième, 44 µg de Rebifmd une fois par semaine, et le dernier, un placebo. Les chercheurs ont enregistré le taux de poussées survenues dans chaque groupe au cours des deux années de l’étude et ont mesuré le temps écoulé avant l’apparition de la SP chez les participants.

Résultats

Les résultats de l’étude montrent que le temps écoulé avant l’apparition de la SP suivant la survenue d’un SCI avait été réduit d’un peu plus de 50 pour 100 chez les personnes qui avaient reçu du Rebifmd trois fois par semaine, comparées aux témoins (placebo). Au terme de l’étude, les deux groupes traités par le Rebifmd (à raison d’une fois par semaine ou de trois fois par semaine) avaient bénéficié d’une réduction du temps écoulé avant la survenue de la SP comparativement au groupe témoin. Soulignons toutefois que la période écoulée avant l’apparition de la SP était plus longue chez le groupe traité trois fois par semaine que chez le groupe traité une fois par semaine. Au bout des deux ans de l’étude, on a constaté que le Rebifmd pris trois fois par semaine avait permis d’améliorer les résultats à l’imagerie par résonance magnétique (IRM) et de retarder la survenue de poussées de manière significative par rapport au placebo.

Commentaires

Les résultats de cette étude militent en faveur de l’institution d’un traitement précoce chez les personnes ayant présenté un syndrome clinique isolé, dont l’état risque fort d’évoluer vers la SP. EMD Serono continuera de collaborer avec les autorités responsables des régimes publics d’assurance maladie afin d’étendre l’accès au Rebifmd à tous les Canadiens ayant reçu un diagnostic de SCI. Jusqu’à maintenant, seuls l’Ontario et le Québec ont ajouté le Rebifmd à leur liste respective de médicaments remboursables pour le traitement du SCI.

Source

FREEDMAN, M. S. et coll. « Patient subgroup analyses of the treatment effect of subcutaneous interferon b-1a on development of multiple sclerosis in the randomized controlled REFLEX study », J Neurol, 2014; 261:490–499.