Médicaments modificateurs de l’évolution de la sclérose en plaques : réduction du risque de conversion de la sclérose en plaques cyclique en sclérose en plaques progressive secondaire

RÉSUMÉ : Selon les résultats d’une étude basée sur la population réalisée en Suède, le risque de conversion de la sclérose en plaques (SP) cyclique en SP progressive secondaire (SPPS) a diminué après l’arrivée, en 1995, des médicaments modificateurs de l’évolution de la SP (MMÉSP).

La majorité des personnes chez qui la SP apparaît reçoivent dans un premier temps un diagnostic de SP cyclique. Cette forme de SP se caractérise par des poussées bien définies qui entraînent l’apparition de nouveaux symptômes ou l’exacerbation de symptômes existants. Au fil du temps, la plupart des gens atteints de SP cyclique verront leur état évoluer vers la SPPS, laquelle se manifeste par une fréquence moindre des poussées, mais une aggravation progressive de l’incapacité (pour en savoir plus sur les différentes formes de SP, cliquez ici).

Afin de déterminer l’impact de l’arrivée sur le marché des MMÉSP sur le risque de conversion de la SP cyclique en SPPS (cliquez ici pour en savoir plus sur les MMÉSP actuellement offerts), une équipe de recherche a réalisé une étude auprès de la population au cours de laquelle elle a analysé les données relatives à deux cohortes nationales consécutives de gens atteints de SP à partir du registre de SP de la Suède, à savoir une base de données comportant de l’information clinique et non clinique sur les résidents et résidentes de la Suède ayant reçu un diagnostic de SP dans l’un des 70 centres de soins du pays. La première cohorte était composée de 2 161 personnes et constituait le « groupe non traité ». Les données à son sujet s’échelonnaient de 1975 à 1994, soit avant l’arrivée des MMÉSP sur le marché. La deuxième cohorte regroupait 3 510 personnes. Les données la concernant avaient été collectées de 1995 à 2011, à savoir après la mise en marché en Suède des MMÉSP de première génération (médicaments injectables), mais avant celle des MMÉSP de deuxième génération, lesquels ont fait leur apparition en 2011.

Au terme de l’étude, l’équipe de recherche a tiré les conclusions suivantes :

  • Le risque de conversion de la SP cyclique en SPPS s’est avéré moindre au sein de la deuxième cohorte, dont les membres avaient accès aux MMÉSP de première génération, comparativement à la première cohorte, pour laquelle aucun MMÉSP n’était encore offert. Chez les personnes non traitées, le risque de conversion augmentait de 3,0 % par année. Après l’arrivée des MMÉSP sur le marché, le risque de conversion a diminué de 2,6 % annuellement.
  • Le risque de conversion de la SP cyclique en SPPS augmente avec l’âge, jusqu’à 50 ans.
  • L’âge auquel apparaît la SP a un effet sur le risque de conversion de la SP cyclique en SPPS après 50 ans : il augmente lorsque la SP se déclenche après 35 ans et diminue ou demeure le même lorsque la SP survient avant 35 ans.

Cette étude met en évidence l’avantage de l’instauration précoce d’un traitement par un MMÉSP quant au risque de conversion de la SP cyclique en SPPS. D’autres études pourraient permettre de mieux comprendre les effets sur ce risque des médicaments présentant une efficacité accrue.

Pour en savoir plus sur les différentes formes de SP et les médicaments modificateurs de l’évolution de la SP actuellement sur le marché, rendez-vous sur le site Web de la Société canadienne de la SP.


Référence :

Article publié dans la revue Multiple Sclerosis and Related Disorders diffusé le 5 octobre 2022 – « Effectiveness of first generation disease-modifying therapy to prevent conversion to secondary progressive multiple sclerosis ». Pour consulter cet article, veuillez cliquer ici.