Plus de 2,4 millions de dollars seront alloués à sept subventions de fonctionnement devant servir à explorer la relation IVCC-sclérose en plaques

L’examen rapide des propositions de recherche permettra d’amorcer dès le 1er juillet le versement des subventions de recherche sur l’IVCC


Toronto, Ontario, le 11 juin 2010. Plus de 2,4 millions de dollars ont été accordés par la Société canadienne de la sclérose en plaques et la National Multiple Sclerosis Society (organisme états-unien de la SP) à sept nouvelles études sur le lien allégué entre l’insuffisance veineuse céphalorachidienne chronique (IVCC) et la SP.

Toutes les demandes de subvention ont été soumises à l’évaluation rigoureuse d’uncomité d’examen international composé d’experts dans divers domaines : radiologie interventionnelle, chirurgie vasculaire et neurologie. La Société canadienne de la SP et la National MS Society ont collaboré à la composition de ce comité chargé de juger de la valeur scientifique et de la faisabilité des projets soumis ainsi que de l’expérience des équipes candidates.

« La Société canadienne de la SP s’est engagée à subventionner des études qui se démarquent par leur excellence scientifique et qui visent à nous faire atteindre notre but : stopper la SP », dit Yves Savoie, président et chef de la direction de la Société canadienne de la SP. Il ajoute : « Je suis très heureux de voir que les titulaires de subvention, leurs collaborateurs et les établissements hôtes nous aideront à mieux comprendre le lien allégué entre l’IVCC et la SP. »

La Société canadienne de la SP versera un grand total de 700 000 $ à ces études.

Ces nouveaux travaux sont nécessaires parce que nous devons savoir si l’IVCC joue véritablement un rôle dans la SP et, le cas échéant, explorer les mécanismes sous-jacents à ce phénomène. Plusieurs buts importants seront ainsi atteints. D’abord, on vérifiera l’hypothèse du Dr Paolo Zamboni selon laquelle les personnes atteintes de SP présentent des anomalies du drainage veineux du cerveau et de la moelle épinière, puis on répondra aux questions soulevées par le Dr Zamboni et ses tenants, à savoir l’IVCC est-elle la cause de la SP ou est-elle liée d’une manière ou d’une autre à cette maladie. Par ailleurs, on pourra résoudre les contradictions relevées dans les résultats des études menées à ce jour. Enfin, la découverte de blocages éventuels permettra de hâter l’évaluation de l’utilité d’essais thérapeutiques destinés à débloquer les veines obstruées dans le but d’améliorer ou de modifier l’évolution de la SP.

Ces projets visent à approfondir les connaissances sur la structure et la fonction des veines du cerveau et de la moelle épinière chez des personnes présentant diverses formes de SP dont la gravité et la durée de la maladie sont très variées. Ils prévoient comparer les données recueillies auprès de ce groupe à celles de personnes atteintes d’autres maladies et de témoins en santé. Ces travaux comportent de hauts standards d’étude à l’insu et des mesures de contrôle destinées à éviter toute forme de biais. Ils font également appel à diverses techniques d’imagerie, dont le type d’échographie Doppler utilisé à l’origine par le Dr Paolo Zamboni et son équipe.

Dans l’ensemble, ces études ont pour but d’explorer le rôle possible de l’insuffisance veineuse céphalorachidienne chronique dans la SP et de découvrir des méthodes de dépistage optimales de l’IVCC qui seraient nécessaires dans la planification des prochaines étapes de la recherche sur l’IVCC. Elles seront également précieuses dans la conception éventuelle de protocoles d’essais thérapeutiques qui pourraient être entrepris de façon indépendante en Amérique du Nord et outre-mer.

Le comité d’experts international a recommandé le financement des projets qui, selon lui, alliaient l’excellence scientifique et des objectifs favorisant l’évaluation très rapide de l’importance et de la portée des anomalies du drainage veineux du cerveau et de la moelle épinière chez les personnes atteintes de SP. La date de début de la période de subvention de deux ans est le 1er juillet 2010.

Les équipes subventionnées, composées de spécialistes en SP, en médecine vasculaire et en IRM, sont dirigées par :

  • La Dre Brenda Banwell – Hôpital pour enfants malades, Toronto, Ontario. Cette étude portera sur les anomalies veineuses potentielles des enfants et des adolescents atteints de SP, comparées à celles de témoins en santé appariés selon l’âge. L’équipe tentera de voir si les veines des enfants atteints de SP présentent des anomalies. Ces données ajouteront de la profondeur aux études sur l’IVCC menées auprès des adultes atteints de SP.Fiche de renseignements.
  • Dre Fiona Costello – Hotchkiss Brain Institute, Université de Calgary, Calgary, Alberta. Cette étude consiste à comparer la qualité du drainage veineux chez des personnes atteintes de SP, des personnes atteintes d’autres maladies et des témoins en santé. L’équipe cherchera à établir des liens entre, d’une part, la présence d’anomalies veineuses et, d’autre part, les divers aspects de l’activité de la maladie ainsi que les lésions du tissu nerveux. Son but est de bien saisir la portée des variations du drainage veineux et les implications que celles-ci pourraient avoir sur les futurs traitements de la SP.Fiche de renseignements.
  • Dr Aaron Field – Université du Wisconsin, École de médecine et de santé publique, Madison. Cette équipe recourt à l’imagerie par résonance magnétique (IRM) pour obtenir des images détaillées des veines de la tête et du cou de personnes dont la SP est à divers stades, de témoins en santé et de témoins atteints d’autres maladies neurologiques. Les chercheurs utilisent également la technique d’échographie Doppler employée par le Dr Zamboni. S’ils obtiennent les mêmes résultats que ceux qu’a publiés le Dr Zamboni, l’hypothèse de l’IVCC serait confirmée sans l’ombre d’un doute, et la mise au point d’essais sur des traitements appropriés serait facilitée. Pour en savoir davantage, rendez-vous au : www.nationalmssociety.org/ccsvi (en anglais).
  • Dr Robert Fox – Clinique de Cleveland, Cleveland. Cette étude vise à comparer des personnes atteintes de SP ou à risque de SP (ayant présenté un syndrome clinique isolé – SCI) à des personnes en santé et des personnes présentant une atrophie cérébrale (diminution du volume du cerveau) associée à la maladie d'Alzheimer. L’équipe recourra au type d’échographie utilisé à l’origine par le Dr Zamboni ainsi qu’à l’imagerie par résonance magnétique veineuse (veinographie par IRM), à l’IRM cérébrale et à certaines mesures cliniques afin d’évaluer l’activité de la SP et l’atrophie cérébrale chez les personnes atteintes de cette maladie. Les chercheurs examineront également des tissus du cou et de la moelle épinière prélevés lors d’autopsie pour procéder à une évaluation du lien possible entre l’IVCC et l’activité de la SP axée sur l’étude de tissus. Pour en savoir davantage, rendez-vous au :www.nationalmssociety.org/ccsvi (en anglais).
  • Dr Carlos Torres – Hôpital d’Ottawa, Université d’Ottawa, Ontario.
    À l’aide d’une technique puissante d’IRM, les chercheurs étudient l’anatomie des veines et recherchent la présence de dépôts de fer dans le cerveau de personnes atteintes de SP et de témoins en santé appariés selon l’âge. Ces travaux permettront de décrire les variations anatomiques normales des veines du cerveau et de mieux comprendre le rôle de l’IVCC dans la SP. Fiche de renseignements.
  • Dr Anthony Traboulsee – Clinique de SP du Centre hospitalier de l’UCB, Faculté de médicine de l’UCB. Dre Katherine Knox – Clinique de SP de Saskatoon, Université de la Saskatchewan. Cette étude porte sur la prévalence de l’IVCC chez des personnes atteintes de SP et des témoins non atteints de cette maladie. Elle implique le recours à la veinographie par l’introduction d’un cathéter, à l’échographie et à la veinographie par résonance magnétique. Ces travaux sont uniques en ce sens que le groupe témoin est composé de membres de la famille des patients, tels des jumeaux vrais non touchés par la SP. Les chercheurs espèrent vérifier l’utilité de techniques qui faciliteraient le dépistage de l’IVCC. Fiche de renseignements.
  • Dr Jerry Wolinsky – Centre des sciences de la santé de l’Université du Texas, Houston. Cette étude est menée à l’aide du type d’échographie utilisé à l’origine par le Dr Zamboni dans la recherche d’un lien entre l’IVCC et les principales formes cliniques de la SP et dans la comparaison des résultats obtenus auprès de personnes atteintes de SP et de témoins non atteints de cette maladie. L’équipe tentera également de voir si d’autres techniques d’IRM peuvent confirmer les résultats de ce type d’échographie, tout en déterminant quelle méthode de dépistage de l’IVCC est la plus fiable. Pour en apprendre davantage, rendez-vous au : www.nationalmssociety.org/ccsvi (en anglais).

Ces premières études ne prévoient pas d’intervention chirurgicale. Elles visent plutôt à mesurer la prévalence de l’IVCC dans diverses circonstances.

La majorité des participants canadiens devrait être recrutée parmi les personnes suivies aux cliniques de SP associées aux différents projets. En tant qu’organisme subventionnaire, la Société canadienne de la SP n’est pas impliquée dans le choix des participants.

Dans le cadre de son engagement à rendre compte en temps opportun de l’évolution de ces travaux, la Société de la SP demandera aux chercheurs de lui soumettre des mises à jour semestrielles sur leurs progrès. Tous les résultats seront publiés dans des revues évaluées par des pairs, dès qu’ils seront établis.

M. Mike Augustine, personne atteinte de SP résidant à Mississauga, en Ontario, est très enthousiaste à l’égard des possibilités offertes par les nouvelles études subventionnées. « Je me sens privilégié de faire partie du solide partenariat qui regroupe les personnes qui vivent avec la SP, les chercheurs et les organismes de SP du Canada et des États-Unis, dit-il. Nous poursuivons tous le même but, à savoir stopper la SP. Comme c’est satisfaisant de voir que nous mettons tous l’épaule à la roue dans l’exploration de voies de recherche dont le potentiel est énorme. »

La Société canadienne de la SP lance des concours annuels de subventions de recherche dans des domaines prometteurs. Ces concours sont ouverts aux chercheurs à l’œuvre au Canada. Le prochain, qui devrait s’ouvrir bientôt, concernera les vastes études coopératives multicentriques.