Résultats de plus de 1 250 études présentés à la réunion des membres de la communauté internationale de la recherche en SP

Près de 7 000 chercheurs se sont réunis à Lyon, en France, à la mi-octobre pour livrer les résultats de leurs travaux au congrès de l’ECTRIMS (comité européen pour le traitement et la recherche dans le domaine de la sclérose en plaques). Il s’agit de la plus imposante rencontre internationale consacrée à la recherche sur la SP. Plus de 1250 exposés scientifiques et présentations par affiches ont couvert la presque totalité de la recherche effectuée en vue de stopper la SP, de rétablir les fonctions altérées chez les personnes qui en sont atteintes et d’éradiquer cette maladie à tout jamais. Parmi les sujets abordés, mentionnons les derniers résultats des essais sur les nouveaux traitements de la SP, les facteurs de risque possibles de cette maladie, ses mécanismes sous-jacents, les méthodes de réadaptation et l’IVCC.

Voici un résumé des points saillants du congrès.

  • Visionnez les vidéos sur des sujets particuliers traités au congrès de l’ECTRIMS (en anglais seulement).
  • Lisez les blogues de l’ECTRIMS (cliquez ici pour afficher les blogues en français).
  • Sur le site Web de l’ECTRIMS 2012, accédez gratuitement aux résumés scientifiques de presque toutes les présentations (en anglais seulement).

Les résultats présentés au congrès sont pour la plupart considérés comme préliminaires et doivent faire l’objet d’une analyse plus approfondie. Ils sont habituellement publiés dans des revues scientifiques ou médicales révisées par des pairs. Soulignons que la validité des résultats augmente avec le nombre d’essais dans lesquels ils ont été reproduits.


Points saillants

STOPPER la SP : essais sur de nouveaux traitements
Un nombre impressionnant de traitements de la SP est en voie d’élaboration. Les résultats d’essais cliniques dans le contexte de la SP progressive, entre autres, ont retenu beaucoup d’attention au congrès. Y ont été présentés les résultats préliminaires d’essais cliniques sur des traitements expérimentaux ainsi que les données fournies par les études de suivi sur l’innocuité et les bienfaits des médicaments homologués. Ces dernières confirmaient généralement les résultats des études initiales quant à l'efficacité de ces médicaments dans le traitement de la SP. Certaines de ces données étaient même améliorées par rapport aux premières.

  • Traitement de la SP progressive secondaire par une statine : Le Dr Jeremy Chataway (Collège universitaire de London) a communiqué les premiers résultats de la phase II d'une étude de deux ans sur l'emploi d'une forte dose de simvastatine (médicament utilisé contre l'hypercholestérolémie) pour traiter 140 personnes présentant une forme progressive secondaire de SP. Ses travaux sont basés sur le fait que ce médicament pourrait avoir un effet protecteur sur le système nerveux. Les statines avaient déjà été mises à l'épreuve comme traitement de la SP rémittente, mais les résultats étaient variables. Chez les participants qui prenaient 80 mg de simvastatine, la diminution du volume cérébral (atrophie) était de près de 40 % inférieure à celle des participants qui prenaient un placebo, et la progression clinique de la maladie était ralentie. En général, la simvastatine a été bien tolérée. Parmi les effets indésirables rapportés, mentionnons les crampes musculaires et une élévation du taux d'enzymes hépatiques. Les chercheurs soulignent que les résultats obtenus justifient la poursuite de l'étude (phase III) sur la simvastatine. (Résumé 38a)
  • Tériflunomide : Les résultats de l’étude TOWER, deuxième étude de phase III à être complétée dans le contexte de la SP cyclique (poussées-rémissions), ont été présentés par le Dr Ludwig Kappos (Université de Bâle) au nom de l’équipe internationale de chercheurs qui a mené l’essai pour le compte de Genzyme, compagnie de Sanofi. Comparé au groupe témoin (placebo), le groupe traité par 14 mg de tériflunomide (homologué récemment aux États-Unis sous l’appellation AubagioMD) a vu son taux de poussées abaissé de 36,3 % et son risque d’aggravation de l’incapacité, diminué de 31,5 %. Les effets indésirables les plus fréquents comprenaient des céphalées, une élévation du taux d’enzymes hépatiques, un amincissement des cheveux, la diarrhée, la nausée et une diminution de la numération des lymphocytes (neutropénie). (Résumé 153)
  • Nouvelle approche thérapeutique : L’anticorps monoclonal AIN457 (sécukinumab), mis au point par Novartis, est administré mensuellement par perfusion intraveineuse. La Dre Eva Havrdova (Université Charles, à Prague) a présenté les résultats d’un petit essai de validation de concept de 20 semaines visant à déterminer si cette molécule pouvait freiner l’activité de la maladie (telle que révélée par l’IRM) comparativement au placebo. L’étude a été menée auprès de 73 personnes présentant une forme cyclique de SP. Soulignons que l’AIN457 neutralise un messager immunitaire, en l’occurrence l’interleukine-17A, qui a déjà été associé à l’activité de la SP. Comparé au placebo, l’AIN457 a permis de diminuer de manière significative le nombre de lésions actives mises en évidence par l’IRM. Dans le groupe traité, le taux d’infections était plus élevé que dans le groupe témoin, mais aucune de ces infections n’a été considérée comme grave. Une étude de suivi est prévue. (Résumé 168)
  • Résultats combinés de la phase III de l’étude sur le BG-12 : Les résultats combinés de deux études de phase III d’une durée de deux ans sur un médicament oral, soit le BG-12 (Biogen-Idec), qui ont d’abord été publiés séparément, laissent supposer que ce traitement expérimental de la forme cyclique de SP procure des bienfaits substantiels, comparé à un placebo (substance inactive). Ces bienfaits comprennent une réduction de 49 % du nombre de poussées et une diminution du risque de progression de la maladie variant de 30 % à 32 %. Les études furent conçues de manière à ce que leurs résultats soient analysés ensemble. Au nombre des effets indésirables les plus courants du BG-12 figuraient des bouffées vasomotrices et des troubles gastro-intestinaux tels que la diarrhée, la nausée et des douleurs dans la partie supérieure de l'abdomen. On a aussi observé une diminution de la numération des lymphocytes, mais aucune infection n’a été rapportée. Dans l’étude DEFINE, une élévation du taux d’enzymes du foie a été notée; cependant, elle n’a provoqué aucune lésion ou insuffisance hépatique importante. (Résumé 151)
  • Tysabri contre la SP progressive : Le Dr J. Romme Christensen (Université de Copenhague, au Luxembourg) a présenté les résultats d’un petit essai clinique sans insu sur l’administration de perfusions du TysabriMD (natalizumab, Biogen Idec et Elan) durant 60 semaines. Au nombre de 24, les participants présentaient une forme progressive primaire ou progressive secondaire de SP. Les chercheurs ont évalué l’efficacité de ce traitement en se basant non seulement sur les données de l’IRM et les mesures cliniques, mais également sur l’étude des principaux constituants du liquide céphalorachidien (LCR), indicateurs possibles d’inflammation et de lésions nerveuses. Cette dernière démarche pourrait permettre de réduire la durée des essais cliniques dans le contexte de la SP progressive. Chez les 17 participants ayant complété l’étude, on a observé des signes de bienfaits possibles à l’examen de leur LCR et un ralentissement de la diminution de volume (atrophie) de leur cerveau. Le Tysabri comporte des effets défavorables connus, mais les chercheurs n’ont pas décelé de nouveaux problèmes d’innocuité liés à ce médicament. (Une vaste étude de phase III est menée présentement sur le Tysabri auprès de personnes atteintes d’une SP progressive secondaire.) (Résumé 170)
  • Réduction de la fréquence des injections de Copaxone : Le Dr Omar Khan (Université d’État Wayne, à Détroit) a présenté les résultats d’un essai de phase III ayant duré un an sur l’acétate de glatiramère (CopaxoneMD, Teva Pharmaceuticals) comparé à un placebo. Y participaient des personnes atteintes d’une forme cyclique de SP. Le Copaxone ou le placebo furent administrés par injections sous-cutanées trois fois par semaine, à raison d’une dose doublée par rapport à la dose approuvée. Habituellement, cet immunomodulateur homologué depuis longtemps pour traiter la SP est pris chaque jour. Selon les résultats de l’étude, la double dose pourrait permettre de réduire le nombre de poussées de 34,4 % ainsi que le nombre de lésions de SP révélées par l’IRM. Elle aurait généralement la même efficacité que la dose quotidienne approuvée. La forte dose a été bien tolérée, mais a entraîné des réactions au point d’injection qui sont toutefois également observées à l’administration de la dose initialement approuvée. Une étude de suivi est en cours dans le but de réunir de plus amples renseignements sur le sujet. (Résumé 166)
  • Biosimilaires : Dans certaines parties du monde, les personnes atteintes de SP n’ont pas accès aux médicaments approuvés pour le traitement de la SP ou sont traitées au moyen de médicaments de substitution appelés biosimilaires. Or, ces derniers n’ayant pas été éprouvés, on ignore s’ils produisent vraiment les mêmes effets biologiques que les médicaments d’origine. Une petite étude d’environ deux ans, menée par Biogen Idec, distributeur d’AvonexMD (interféron bêta-1a, administré par injections intramusculaires hebdomadaires), visait à déceler des indicateurs indirects d’activité biologique d’un biosimilaire, le JumtabMD (Probiomed). Chez 80,6 % des personnes traitées par l’Avonex, comparativement à 31 % des personnes qui prenaient le Jumtab, on a observé l’apparition de symptômes de type grippal, effet associé à l’activité de l’interféron, et une augmentation de l’activation d’un autre indicateur d’activité de l’interféron (néoptérine). Ces résultats, qui doivent être vérifiés dans le cadre d’une étude de plus grande envergure, donnent à penser qu’il conviendrait d’évaluer l’impact des biosimilaires sur la SP. (Résumé P1006)

STOPPER LA SP : comprendre la maladie
Comprendre les mécanismes sous-jacents de la sclérose en plaques et les effets de cette maladie sur les personnes qui en sont atteintes constitue un aspect important des efforts déployés pour stopper la SP.

  • Microbiote : Le Dr Lloyd Kasper (Université de Dartmouth, en Nouvelle-Écosse) et ses collaborateurs ont exposé de nouvelles données sur les mécanismes par lesquels les bactéries intestinales peuvent influer sur l'activité immunitaire. L'équipe, soutenue par la National MS Society (organisme états-uniens de la SP), s'est penchée sur le pouvoir d'une molécule, le polysaccharide A (PSA), qui est libérée par des espèces bactériennes particulières, présentes dans les intestins. Selon les chercheurs, la forme orale du PSA peut atténuer les effets d'une maladie semblable à la SP (EAE ? encéphalomyélite allergique expérimentale) chez la souris en stimulant des cellules régulatrices qui se sont révélées déficientes chez les personnes atteintes de SP. La stimulation par le PSA de ces cellules régulatrices en milieu de culture en laboratoire a en effet permis d'augmenter la conversion de la réponse immunitaire de cellules immunitaires en une réponse anti-inflammatoire. (Résumé P339) Visionnez un entretien vidéo (en anglais) avec le Dr Kasper et d'autres chercheurs sur les facteurs de risque de SP.
  • La SP évolue-t-elle toujours vers une forme progressive? : Les Drs Melih Tutuncu, Orhun Kantarci (Clinique Mayo, à Rochester) et leurs collaborateurs ont tenté de voir si la forme rémittente de SP évoluait toujours vers la forme progressive secondaire de la maladie. Leur étude sur une vaste population de personnes présentant diverses formes de SP montre que l’âge moyen à l’apparition de la forme progressive de la maladie était de 45 ans. Les chercheurs ont également constaté chez les personnes présentant une forme rémittente de la SP que le risque d’évolution de la maladie vers une forme progressive chutait après l’âge de 45 ans. Selon leurs prédictions, environ 38 % de ces dernières ne verront jamais la maladie évoluer vers une forme progressive. Ils soulignent enfin qu’une bonne compréhension des mécanismes biologiques sous-jacents de la non-progression de la SP peut aboutir à la mise au point de stratégies visant à contrer la progression de cette maladie. (Résumé 128)
  • Différences liées au genre : Grâce à des efforts de collaboration internationale, une base de données en ligne, intitulée MS Base, a été créée en vue de colliger de l’information sur des personnes atteintes de SP. La présentation sur ce sujet portait principalement sur les différences observées entre les hommes et les femmes touchés par la SP. Suivant l’analyse des 16 633 dossiers de patients qui composent ce registre, le degré de gravité des premiers symptômes des personnes atteintes d’une forme cyclique de SP est le même chez les hommes et chez les femmes, mais chez les hommes, la maladie s’aggraverait davantage que chez les femmes, au fil du temps, et elle évoluerait plus rapidement vers une forme progressive secondaire. Pour ce qui est des personnes présentant une forme progressive primaire, le rythme de progression a tendance à être le même pour les hommes et pour les femmes. (Résumé P230)
  • Cible immunitaire possible : M. Rajneesh Srivastava, le Dr Bernhard Hemmer (Université technique, à Munich) et leurs collaborateurs ont décelé des signes de réponse immunitaire à la KIR4.1, protéine présente à la surface de nombreux types de cellules cérébrales, chez 47 % des personnes atteintes de SP dont le sérum avait été soumis à l’examen. Il faudra approfondir la recherche dans ce domaine pour vérifier ces résultats et comprendre le rôle que cette protéine peut jouer dans la SP et les possibilités qu’elle offre dans la mise au point de nouveaux traitements. (Résumé 74) Plus de détails

RÉTABLISSEMENT FONCTIONNEL : réparation du système nerveux
De nombreux exposés oraux et présentations par affiches ont porté sur des moyens de stimuler la réparation du système nerveux et de mieux suivre l'activité et la progression de la SP afin d'accélérer les essais cliniques sur des stratégies de réparation des lésions.

  • Régénération de la myéline : La Dre Catherine Lubetzki (INSERM, à Paris) a effectué une analyse documentaire sur la régénération de la myéline, qui laisse supposer qu'une régénération précoce peut éviter la dégénérescence des fibres nerveuses. Deux stratégies sont généralement employées pour régénérer la myéline. Ce sont la transplantation de cellules de remplacement et la stimulation des mécanismes de réparation naturels du cerveau. La Dre Lubetzki a fait remarquer que la seconde stratégie a connu récemment un plus grand essor que la première en raison de l'approfondissement grandissant des connaissances sur les signaux qui inhibent ou favorisent la régénération de la myéline. Cependant, les deux stratégies offrent des cibles potentielles pour la régénération de la myéline, et il convient de souligner qu'au moins une d'entre elles est soumise à des essais cliniques (anti-LINGO). (Résumé 90)
  • Facteurs de détérioration et de régénération tissulaires dans le contexte de la SP : À titre de conférencier invité, le Dr Richard Ransohoff (Clinique de Cleveland), lauréat du prix John Dystel pour la recherche sur la SP, a parlé des macrophages. Ces cellules jouent un rôle primordial dans le déroulement des deux processus suivants : la détérioration du système nerveux et la régénération des tissus. Certains macrophages dérivent de cellules présentes dans le cerveau, tandis que d’autres sont transportées au cerveau par la circulation sanguine, mais chaque type de macrophages joue un rôle différent. Ces travaux jettent un important éclairage sur de nouvelles stratégies thérapeutiques pour la SP. (Résumé 73) Plus de détails sur la recherche du Dr Ransohoff, dans Momentum (revue de la Société états-unienne de la SP).
  • Activateur des cellules productrices de myéline? : Le Dr Gareth John (École de médecine Mont Sinaï, à New York), titulaire d’une subvention de la National MS Society, et ses collaborateurs ont parlé d’une série d’études ayant mené à la découverte de la KLF6, molécule régulatrice de la maturation ou de la mort des cellules productrices de myéline. Les propriétés de régulation de la KLF6 pourraient faire de cette molécule une cible potentielle pour promouvoir la formation et la régénération de la myéline. (Résumé 93) Visionnez une vidéo sur cette étude et sur d’autres travaux visant à protéger et à réparer le système nerveux.

RÉTABLISSEMENT FONCTIONNEL : réadaptation
Selon de nouvelles données fort intéressantes, les programmes de réadaptation peuvent non seulement favoriser le rétablissement des fonctions altérées chez les personnes atteintes de SP, mais également contribuer au « recâblage » des cellules nerveuses afin de compenser les effets de la SP dans certaines régions cérébrales. Plusieurs présentations ont mis au jour les progrès réalisés dans l'amélioration des programmes de réadaptation pour les personnes touchées par la SP.

  • Stimulation du cerveau : Le Dr L. Leocani et ses collaborateurs (Université de Milan) ont tenté de voir si la stimulation magnétique cérébrale profonde pourrait faire augmenter les effets de la réadaptation sur la marche chez les personnes atteintes d’une spasticité entraînée par une forme progressive de SP. Onze participants à cette étude de trois semaines, qui suivait un programme de réadaptation, ont été soumis à des séances de stimulation réelle, tandis que 10 autres se prêtaient à des séances de stimulation factice. Une amélioration a été observée chez tous les participants, mais seuls ceux qui avaient reçu le traitement réel ont vu s’accroître leur vitesse de marche et leur endurance à la marche. Les chercheurs laissent supposer que cette technique est envisageable, mais soulignent qu’elle doit faire l’objet d’une étude plus vaste que celle qu’ils ont menée. (Résumé 162)
  • Entraînement de l’attention assisté par ordinateur : Le Dr M. P. Amato (Université de Florence) a mené un essai clinique comparatif sur les effets de la réadaptation cognitive (attention) assistée par ordinateur chez 103 personnes atteintes de SP montrant des signes de troubles de l’attention. Certains participants ont été assignés à un programme d’entraînement spécifique, alors que les autres suivaient un programme non spécifique. Après une série de séances d’entraînement à domicile, effectuées deux fois par semaine durant trois mois, l’état de tous les participants a été évalué. Résultat : une amélioration de l’attention en environnement complexe a été constatée chez ceux qui avaient suivi le programme d’entraînement spécifique. (Résumé 117) Visionnez une vidéo sur la recherche liée à la cognition dans le contexte de la SP.
  • Stimulation électrique en réadaptation : Les Drs S. Newcome, Kathleen Zackowski et leurs collaborateurs (Université Johns Hopkins, à Baltimore) ont rendu compte des résultats de la stimulation électrique des muscles au moyen d’un pédalier comme méthode de réadaptation visant à améliorer la marche. Les chercheurs ont d’abord examiné les dossiers de 14 personnes présentant une forme progressive secondaire de SP qui, après avoir été soumises à la stimulation électrique, ont montré des signes d’amélioration de leur capacité de marche. Ils mènent présentement un essai clinique sur cette technique. (Résumé P1043) Visionnez un entretien vidéo sur le sujet avec la Dre Zackowski.
  • Accroissement du nombre de connexions cérébrales résultant de la réadaptation : Lors d’une étude restreinte menée en Italie et au Royaume-Uni par le Dr N. Petsas et d’autres chercheurs, un programme de réadaptation axé sur la main dominante a permis d’améliorer la réorganisation du cerveau et d’accroître le nombre de connexions nerveuses chez les 20 participants atteints de SP. L’équipe a analysé les réseaux cérébraux à l’aide de l’IRM fonctionnelle, technique permettant de suivre l’activité neuronale lors de la préparation à l’exécution d’une tâche et au cours de périodes de repos. Selon les chercheurs, le programme prévu a permis d’augmenter les indicateurs de connectivité cérébrale au cours des périodes de repos, ce qui donne à penser que certaines régions du cerveau se réorganisent pour favoriser le rétablissement chez la personne atteinte de SP. (Résumé P856)

RÉTABLISSEMENT FONCTIONNEL : IVCC
Au total, 21 présentations ont porté sur des études en lien avec l'IVCC. Les travaux de recherche se poursuivent et comprennent un essai clinique lancé par le Canada.

  • Étude de prévalence menée en Italie : Une étude observationnelle a été menée dans 35 centres de recherche de l’Italie sur la prévalence de l’IVCC, établie au moyen de l’échographie Doppler. Les évaluations étaient effectuées en aveugle, c'est-à-dire que les techniciens ne connaissaient pas le diagnostic des participants à l’étude. Composée d’échographistes chevronnés et de lecteurs de neuro-échographies expérimentés, l’équipe était dirigée par le Dr Giancarlo Comi (Hôpital San Raffaele, à Milan). En définitive, deux critères de diagnostic ou plus d’IVCC ont été confirmés chez 3,26 % des 1 165 personnes atteintes de SP, toutes formes confondues, chez 2,13 % des 376 témoins en santé et chez 3,1 % des 226 personnes atteintes d’une maladie neurologique autre que la SP. (Résumé 167)
  • Analyse de résultats combinés : Le groupe canadien chargé de l’analyse systématique des résultats d’études publiés sur l’IVCC a rendu compte de ses travaux. Ayant passé en revue les données de 14 études visant à déterminer par échographie la fréquence de l’IVCC chez des personnes atteintes de SP et des témoins (personnes non atteintes de SP), le groupe est parvenu à des résultats variables. Toutefois, leur analyse a fait ressortir que l’IVCC était davantage associée aux personnes atteintes de SP qu’aux témoins. Cela dit, les chercheurs précisent qu’il est impossible d’en arriver à une conclusion définitive, étant donné que les techniques employées dans les études examinées n’étaient pas uniformes et que certaines d’entre elles comportaient une méthodologie sans insu. (Résumé P1086)
  • Étude de prévalence menée au Texas : Le Dr Jerry Wolinsky (Centre des sciences de la santé de l’Université d’État du Texas à Houston) et son équipe ont présenté les résultats d’une étude de prévalence de l’IVCC menée auprès de 206 personnes atteintes de SP et de 70 personnes non atteintes de cette maladie. Ces travaux comptaient parmi ceux qui ont été subventionnées conjointement par la Société canadienne de la SP et la National MS Society. Des examens échographiques effectués à l’insu ont révélé certaines altérations évocatrices d’IVCC chez 3,88 % des personnes atteintes de SP et 7,14 % des personnes non atteintes de cette maladie, soit une différence non significative. Les chercheurs ont également utilisé d’autres techniques d’imagerie, dont la veinographie par résonance magnétique, qui n’ont révélé aucune différence significative entre les participants à l’étude. (Résumé P628)
  • Clé de la déshydratation? : M. Claudio Diaconu, étudiant en médecine, et ses collaborateurs à la Clinique de Cleveland, qui mènent actuellement une étude sur l’IVCC subventionnée par la National MS Society, ont réalisé une étude distincte au cours de laquelle ils ont soumis 11 personnes atteintes de SP et 5 personnes non atteintes de cette maladie à un jeûne (absence totale de nourriture et de liquides) de 12 heures avant de leur faire passer une échographie Doppler de dépistage de l’IVCC. À la suite de cette échographie, les participants devaient prendre 1,5 litre d’une boisson énergétique afin de se réhydrater, avant de se soumettre à une autre échographie. Avant la réhydratation, 7 des 16 participants répondaient à au moins deux critères de diagnostic de l’IVCC; après, seulement 2 de ces 7 participants répondaient toujours à de tels critères. Ces résultats laissent croire que les protocoles des études sur l’IVCC devraient prévoir un niveau d’hydratation normalisé des participants. Par ailleurs, ils expliquent peut-être les différences dans les résultats des études sur l’IVCC. (Résumé P627) Visionnez un entretien vidéo avec cette équipe.
  • Registre : Le ministère de la Santé de la Colombie-Britannique, au Canada, a constitué un registre des personnes atteintes de SP ayant subi une veinoplastie pour traiter une IVCC. Les premières données consignées dans ce registre depuis son établissement en décembre 2011 ont été dévoilées au congrès. Elles provenaient d’entretiens avec 80 personnes :
    • La plupart de ces personnes avaient subi seulement une veinoplastie; chez les quelques autres, on avait procédé à une veinoplastie et à la pose d'une endoprothèse.
    • Quarante-neuf personnes ont mentionné qu'elles avaient ressenti une augmentation de la chaleur dans leurs membres après le traitement.
    • Après l'intervention, 52,6 % du groupe se sentaient passablement mieux ou beaucoup mieux qu'avant, et 47,5 % ne voyaient aucun changement dans leur état ou se sentaient plus mal ou beaucoup plus mal qu'avant.
    • 66,3 % ont déclaré qu'elles se sentaient passablement moins fatiguées ou beaucoup moins fatiguées qu'avant, alors que 32,6 % ne ressentaient aucun changement dans leur niveau de fatigue ou se sentaient plus fatiguées qu'avant.
    • 11,3 % ont fait état de complications de l'intervention, la plus fréquence étant de la douleur; 14 % ont signalé que des complications étaient survenues au cours du premier mois suivant l'intervention. (Résumé P626)

STOPPER LA SP
Des progrès ont été accomplis dans la compréhension non seulement des mécanismes génétiques à l'origine de la vulnérabilité à la SP, mais également d'autres facteurs contributifs à cette maladie dont l'exposition au virus d'Epstein-Barre, la sous-exposition au soleil/carence en vitamine D et le tabagisme. La découverte des déclencheurs de la SP permettra de mettre au point des méthodes de prévention potentiellement efficaces de cette maladie. Voici un bref aperçu des principales études menées dans ce domaine.

  • Risques liés au mode de vie/facteurs de protection : Confirmant les résultats d’une étude antérieure menée auprès de femmes, le Dr L. Alfredsson (Institut Karolinska, à Stockholm) et ses collaborateurs de la Suède ont souligné que le risque de SP était accru chez les hommes et les femmes qui devenaient obèses avant l’âge de 20 ans. D’après ces chercheurs, si on endiguait l’obésité chez les adolescents, l’incidence de la SP pourrait être réduite. (P 714) Lors d'une autre présentation, ces chercheurs ont déclaré que la consommation de poissons gras à haute teneur en vitamine D, de une à sept fois par semaine, permettait de diminuer légèrement le risque de SP, en particulier chez les personnes sous-exposées au soleil. (Résumé P371)
  • Bienfaits de la vitamine D : Le Dr Alberto Ascherio (Université Harvard, à Boston) et ses collaborateurs à l’œuvre dans divers pays ont analysé le taux de vitamine D des participants à l’étude BENEFIT, laquelle avait mis à l’épreuve le BetaseronMD (interféron bêta-1b, Bayer Healthcare) chez des personnes ayant présenté un premier épisode de troubles neurologiques (appelé syndrome clinique isolé), mais qui n’avaient pas encore reçu un diagnostic certain de SP. L’étude initiale avait montré qu’un traitement de deux ans par le Betaseron pouvait retarder la survenue d’une SP cliniquement confirmée, comparativement à la prise d’un placebo. Dans le cadre de l’étude sur la vitamine D, l’équipe a constaté une diminution du risque d’évolution du SCI vers la SP chez les personnes dont la concentration sérique en vitamine D était le plus élevée. Les participants ont profité également des bienfaits du traitement actif, d’une amélioration de leur état de santé et d’un ralentissement de la progression de la maladie mis en évidence par l’IRM. (Résumé P831) Ces présentations et de nombreuses autres reflètent les progrès rapides accomplis dans la compréhension et le traitement de la sclérose en plaques.

Source : National MS Society (USA)