Risque de cancer chez les personnes atteintes de SP : résultats d’une étude menée à l’Université de la Colombie-Britannique

Résumé
Soutenue par la Société canadienne de la SP, les Instituts de recherche en santé du Canada et la Fondation Michael Smith pour la recherche en santé, une équipe de chercheurs de l’Université de la Colombie-Britannique a mené une vaste étude de cohorte rétrospective dans le but de comparer l’incidence de l’ensemble des cancers à celle de formes précises de cancer suivant l’apparition de la SP. Les résultats montrent que l’incidence globale du cancer, mais surtout celle du cancer colorectal, parmi la population atteinte de SP était plus faible que celle du cancer dans la population en général, et ce, tant chez les femmes que chez les hommes, sans égard à la forme de SP qu’ils avaient présentée d’emblée (rémittente ou progressive primaire). [Elaine Kingwell, Chris Bajdik, Norm Phillips, Feng Zhu, Joel Oger, Stanley Hashimoto and Helen Tremlett. Brain (2012) doi: 10.1093/brain/aws148. Publié en ligne le 21 juin 2012]


Détails
Des chercheurs de l’Université de la Colombie-Britannique ont mené une vaste étude de cohorte rétrospective réunissant des données collectées prospectivement à partir 1) de bases de données cliniques et administratives sur les résidants de la Colombie-Britannique atteints de SP qui avaient fréquenté les cliniques de SP de la province, 2) du registre du cancer provincial, 3) des dossiers d’inscription et de facturation du ministère de la Santé et 4) de la base de données sur les décès enregistrés en Colombie-Britannique. L’équipe avait pour but de comparer l’incidence de l’ensemble des cancers à celle de formes précises de cette maladie, suivant l’apparition de la SP. Au total, 6 917 cas répondant aux critères d’admissibilité à l’étude ont été recensés au sein de la population atteinte de sclérose en plaques de la Colombie-Britannique et ont été suivis durant 16 ans. De ce nombre, 72 pour 100 étaient des femmes et 28 pour 100, des hommes. La SP s’était présentée d’emblée sous une forme rémittente dans 89 pour 100 des cas, et sous une forme progressive primaire dans 10 pour 100 des cas. L’évolution clinique n’était pas connue dans 1 pour 100 des cas.

Les résultats montrent que l’incidence globale du cancer, mais surtout celle du cancer colorectal, chez les personnes atteintes de SP était plus faible que prévu, comparativement à celle de la population en général. Cette réduction touchait autant les femmes que les hommes, sans égard à la forme de SP qu’ils avaient présentée d’emblée (rémittente ou progressive primaire). Seul le risque de cancer de la peau sans présence de mélanome était accru, et ce, exclusivement chez les personnes qui avaient présenté d’emblée une forme rémittente de SP.

Les chercheurs ont obtenu des données probantes suggérant que les retards de diagnostic de cancer peuvent contribuer à la diminution apparente du risque de cette maladie chez les personnes touchées par la sclérose en plaques. Leurs résultats indiquent que la possibilité de tels retards doit faire l’objet d’une plus grande attention de la part des patients, des médecins et des chercheurs.