Traitements émergents contre la forme cyclique de la sclérose en plaques

James J. Marriott* and Paul W. Q'Connor Reviews on Recent

Clinical Trials, 2010, 5, 179-188.

Afficher ou imprimer ce document dans son format original.

Détails
Il y a quinze ans, des médicaments modificateurs de l’évolution de la SP (MMÉSP) ont été mis au point pour traiter la forme cyclique (poussées-rémissions) de cette maladie. Il s’agissait de produits injectables modérément efficaces, en l’occurrence des interférons et l’acétate de glatiramère). Par la suite, l’homologation de la mitoxantrone et du natalizumab a permis de mieux maîtriser la maladie réfractaire, au prix d’effets secondaires qui peuvent mettre en danger la vie d’une minorité de patients. La dichotomie entre la puissance et l’innocuité des MMÉSP caractérise également la prochaine génération de MMÉSP.

Cinq médicaments oraux (le fingolimod, la cladribine, le tériflunomide, le laquinimod et le fumarate) en sont à divers stades d’essais de phase III. On s’attend à ce que certains d’entre eux, à tout le moins, soient commercialisés au cours de l’année prochaine. La mise au point de médicaments oraux serait considérée comme une formidable avancée sur le plan de la commodité. Elle pourrait donc faire s’accroître de manière spectaculaire le nombre de personnes atteintes de SP sous traitement. Parallèlement à ces médicaments oraux, de puissants anticorps monoclonaux immunosuppresseurs (l’alemtuzumab, le rituximab/ocrelizumab et le daclizumab) font également l’objet d’évaluations.

L’enthousiasme créé par l’avènement de la prochaine génération de traitements contre la SP est toutefois quelque peu réfréné par certaines inquiétudes liées à leur innocuité. Il faut savoir que des complications graves, parfois mortelles, sont survenues dans le cadre de traitements émergents à base d’anticorps monoclonaux. Il faudra donc faire preuve d’une grande rigueur dans la sélection des patients auxquels ces agents seront prescrits. Qui plus est, certains des MMÉSP oraux que les patients attendent avec le plus d’impatience comportent aussi des effets secondaires graves, selon les données ressorties jusqu’à présent des essais en cours. On ne sait donc pas encore comment seront incorporés les médicaments oraux dans les futures stratégies thérapeutiques, étant donné la nécessité de mettre en balance la commodité de l’administration orale par rapport à l’incommodité relative, mais aussi à l’innocuité à long terme, des médicaments injectables utilisés actuellement en premier recours.

Recherche et programmes nationaux