Une étude subventionnée par la fondation pour la recherche scientifique sur la SP met à contribution des enfants du Canada dans le but de découvrir les déclencheurs de la SP

Résumé

La Fondation pour la recherche scientifique sur la SP et la Société canadienne de la sclérose en plaques ont annoncé, le 4 mai dernier, leur intention de subventionner un projet d'étude multicentrique de 4,3 millions de dollars portant sur des enfants ayant présenté une première poussée (syndrome clinique isolé ou SCI). Les chercheurs suivront ces enfants de près afin de voir si certains d'entre eux sont à risque de subir une deuxième poussée, signe confirmant le déclenchement de la sclérose en plaques (SP). Cette étude de cinq ans pourra être cliniquement appliquée aux enfants et aux adultes atteints de la maladie.

Détails

La Fondation pour la recherche scientifique sur la SP et la Société canadienne de la sclérose en plaques ont annoncé, le 4 mai dernier, leur intention de subventionner un projet d'étude multicentrique de 4,3 millions de dollars, d'une durée de cinq ans, portant sur des enfants ayant présenté une première poussée (syndrome clinique isolé ou SCI). Les chercheurs suivront ces enfants de près afin de voir si certains d'entre eux sont à risque de subir une deuxième poussée, signe confirmant le déclenchement de la sclérose en plaques (SP).La sclérose en plaques est une maladie imprévisible et parfois invalidante du système nerveux central. Bien que la SP puisse survenir à tout âge, elle se manifeste le plus souvent chez des personnes dont l'âge varie entre 15 et 40 ans, soit lorsqu'elles viennent de terminer leurs études, amorcent une carrière et fondent une famille. La SP a déjà été diagnostiquée chez des enfants de trois ans. Il est probable que la SP pédiatrique échappe parfois au processus diagnostique. On estime à 25 pour 100 la proportion des adultes atteints de SP qui croient que les premiers signes de la maladie se sont manifestés lorsqu'ils étaient enfants ou adolescents.Les chercheurs principaux dans cette étude sont : Dre Brenda Banwell, Hôpital pour enfants malades (Toronto) ; Dr Amit Bar-Or, Institut Neurologique de Montréal (Montréal) ; Dr Douglas Arnold, Institut Neurologique de Montréal (Montréal) ; et Dre A. Dessa Sadovnick, Université de la Colombie-Britannique (Vancouver). L'étude sera menée dans 22 hôpitaux établis dans 17 grandes villes canadiennes. Le SCI pédiatrique n'a jamais été étudié en détail. Cette étude est rendue possible grâce au réseau sur les maladies démyélinisantes pédiatriques, vaste réseau réunissant des médecins et des scientifiques de Victoria, Vancouver, Edmonton, Calgary, Saskatoon, Winnipeg, London, Hamilton, Windsor, Toronto, Kingston, Ottawa, Sherbrooke, Montréal, Saint-Jean (N.-B.), Halifax et Saint-Jean (T.-N.).Les chercheurs suivront ces enfants de près afin d'identifier les caractéristiques associées au risque de subir une deuxième poussée (signe de SP). Le suivi des enfants à partir de la première poussée permettra aux chercheurs, du moins ils l'espèrent, de repérer les facteurs biologiques présents au tout début du processus pathologique menant au développement de la SP. L'étude comportera trois volets :

1. Épidémiologie clinique et génétique

  • Les chercheurs définiront les caractéristiques épidémiologiques cliniques, démographiques et génétiques des enfants présentant le SCI et de ceux qui sont en voie de développer la SP, afin d'identifier les signes précurseurs de la maladie. À l'heure actuelle, ces signes chez les enfants demeurent inconnus.
  • Les résultats de l'étude nous éclaireront sur le déclenchement de la SP pédiatrique et favoriseront un diagnostic précoce de la maladie par l'identification des caractéristiques de la SP chez les enfants et les signes précurseurs de la SP après une première poussée (SCI). Ces renseignements auront des répercussions importantes sur les décisions relatives au traitement.


2. Pathobiologie

  • En définissant les premières manifestations immunitaires qui surviennent dans le syndrome clinique isolé (SCI), les chercheurs tenteront d'identifier les déclencheurs et les premières cibles des cellules du système immunitaire.
  • Ainsi, l'étude identifiera les réactions immunitaires associées au risque de subir d'autres poussées menant à un diagnostic de SP ou évoquant ce risque.


3. Neuro-imagerie

  • L'IRM (imagerie par résonance magnétique) est une technique utilisée pour diagnostiquer la SP et évaluer le risque de développer la SP chez les adultes présentant le SCI. En étudiant les caractéristiques des images de résonance magnétique dans la population pédiatrique, les chercheurs pourront :
    • élaborer des critères de diagnostic par IRM pour les enfants atteints de SP afin de faciliter le processus diagnostique dans cette maladie ;o voir si certaines caractéristiques révélées par l'IRM laissent présager la SP dans le SCI pédiatrique ;
    • o utiliser de nouvelles techniques d'IRM pour déterminer s'il existe des différences fondamentales dans la substance blanche (myéline) du cerveau des enfants en voie de développer la SP, comparativement à ceux qui ne développent pas la maladie.