Grossesse

photo of a pregnant woman

La SP peut-elle m’empêcher de devenir enceinte?

La SP n’altère pas la fertilité. Cela dit, certains médicaments employés contre cette maladie peuvent avoir des effets sur le cycle menstruel, et certains sont contre-indiqués pendant la grossesse.

Avant toute tentative de conception, informez votre fournisseur de soins de santé des médicaments que vous prenez. Étant donné que certains médicaments ne sont pas indiqués pour les femmes enceintes, ce dernier voudra probablement passer les vôtres en revue. Si vous devenez enceinte de façon inattendue, prenez rendez-vous avec votre fournisseur de soins de santé le plus tôt possible afin de permettre à celui-ci de vérifier la liste de vos médicaments.

Procréation médicalement assistée (PMA)

S’il est vrai que la SP n’altère pas la fertilité, d’autres facteurs peuvent être en cause en cas de problème touchant la fécondité et amener certaines femmes à recourir à la procréation médicalement assistée (ou PMA). Des études déjà menées sur le sujet ont donné des résultats qui donnent à penser que les femmes atteintes de SP qui font appel à la PMA (y compris la fertilisation in vitro) présentent un risque accru de poussée après l’intervention, en particulier en cas d’échec de celle-ci (soit lorsque le recours à cette méthode n’aboutit pas à la conception). Ce risque d’augmentation de l’activité de la SP pourrait être attribuable à l’interruption d’un immunomodulateur, à un niveau de stress accru dû à l’infertilité ou encore aux effets d’un traitement hormonal contre l’infertilité sur le système immunitaire.

Quel est le risque de mon enfant d’avoir la SP?

La SP n’est pas directement héréditaire. L’incidence de la SP chez les Nord-Américains en général est de 0,1 % à 0,3 %. Le risque de SP pour les enfants d’une personne atteinte de cette maladie est faible puisqu’il varie de 1 % à 3 %. En d’autres termes, de 97 % à 99 % des enfants des personnes atteintes de SP n’auront pas cette maladie.

Quels effets la sclérose en plaques a-t-elle sur la grossesse et l’accouchement?

La SP n’a pas d’effet direct sur la grossesse, le travail et l’accouchement. Diverses études ont montré que les femmes qui vivent avec la SP ont autant de chances de vivre une belle grossesse et d’avoir un enfant en santé que les femmes qui ne sont pas atteintes de cette maladie. En outre, il n’a jamais été démontré que la SP pouvait augmenter les risques de grossesse extra-utérine (développement du fœtus dans la trompe de Fallope), de fausse couche, de naissance prématurée, de naissance d’un enfant mort-né ou d’anomalies de naissance. Durant l’accouchement, des symptômes comme la faiblesse, les spasmes et la raideur musculaire des jambes peuvent être pris en charge avec l’aide d’une infirmière ou d’une sage-femme. De nombreuses femmes optent pour l’analgésie épidurale lors de l’accouchement. Cette méthode de soulagement de la douleur et les types d’anesthésie employés pour les césariennes constituent des options sûres.

Grossesse et poussées

L’impact de la grossesse sur la SP a fait l’objet d’un grand nombre d’études qui montrent toutes que la grossesse semble avoir un effet protecteur en ce qui a trait au risque de poussées de SP : elle contribuerait à réduire la fréquence des poussées, particulièrement durant le troisième trimestre de la grossesse, soit à partir du sixième mois. Ce phénomène n’est pas encore complètement élucidé, mais on croit que les taux d’hormones y sont pour quelque chose : leur action ferait en sorte que le système immunitaire soit moins actif qu’à la normale durant la grossesse pour éviter le rejet du fœtus. Par conséquent, le système immunitaire serait moins susceptible de s’en prendre au système nerveux central. Le même effet a été constaté chez les femmes enceintes dans le contexte d’autres maladies auto-immunes.

Le risque de poussée s’élève toutefois dans les trois premiers mois qui suivent la naissance. On croit que ce fait est attribuable au retour des taux d’hormones au niveau qui était le leur avant la grossesse. Si on tient compte à la fois du risque réduit de poussées durant la grossesse et du risque accru de poussées après l’accouchement, on constate que, globalement, les femmes présentent un risque similaire de poussées pour une période donnée, qu’elles aient eu une grossesse ou non durant cette période.

Symptômes et grossesse

Bien que la fréquence des poussées diminue chez les femmes atteintes de SP durant une grossesse, certains de leurs symptômes peuvent s’aggraver. En effet, nombre d’entre elles déclarent qu’elles se sentent plus fatiguées lorsqu’elles sont enceintes. Ce problème peut toutefois être résolu par une bonne gestion de son temps. Les troubles de l’équilibre et les maux de dos peuvent également s’intensifier durant la grossesse, étant donné que le poids du bébé entraîne le déplacement du centre de gravité vers l’avant. Les aides à la locomotion pourraient s’avérer utiles en pareille situation pour prévenir les chutes. D’autres symptômes comme les troubles vésicaux ou intestinaux peuvent également s’aggraver durant la grossesse. Une infirmière ou un conseiller spécialisé en incontinence peut vous proposer des moyens de prendre en charge ce type de difficultés.

Médicaments contre la SP et grossesse

Lorsqu’une femme envisage de tomber enceinte, il lui sera généralement conseillé de cesser son traitement pharmacologique contre la SP et d’attendre durant une période équivalant à cinq fois la demi-vie du médicament en question. On entend par « demi-vie » la période au bout de laquelle la concentration d’un médicament aura diminué de moitié par rapport à sa valeur initiale. Comme chaque médicament a sa propre composition, la demi-vie varie considérablement parmi les immunomodulateurs utilisés dans le traitement de la SP. Ainsi, une femme traitée par l’un de ces médicaments peut devoir attendre de quelques jours à quelques mois avant de concevoir un enfant. Le tériflunomide (Aubagiomd) constitue un cas à part puisque, pour assurer l’élimination de ce médicament de la circulation sanguine chez la femme, il est recommandé de suivre des procédures particulières avant la conception.

Si vous devenez enceinte alors que vous prenez l’un des immunomodulateurs indiqués pour le traitement de la SP, vous devriez consulter votre fournisseur de soins de santé sans tarder, dans la mesure où certains de ces médicaments peuvent nuire gravement au fœtus. Les stéroïdes sont considérés comme relativement sans danger durant la grossesse, mais ils sont généralement évités au cours des trois premiers mois, c’est-à-dire au stade de développement des organes du fœtus.

Dans les cas où l’arrêt d’un traitement (même s’il s’agit d’un traitement par un antidépresseur) comporte un risque important pour la mère ou l’enfant, le médecin conseillera de le poursuivre ou de changer de médicament. Votre fournisseur de soins de santé pourra peut-être alors vous suggérer des moyens non pharmacologiques de prendre vos symptômes en charge. Tous les traitements peuvent être repris immédiatement après l’accouchement. Certains d’entre eux pourraient cependant être contre-indiqués si vous optez pour l’allaitement naturel en raison du risque d’excrétion du médicament dans le lait maternel.

L’information qui vous est présentée ici vous est offerte grâce au programme AIMEZ VOUS de Shoppers Drug Martmd, dont l’objectif est de promouvoir la santé des femmes avant tout.