Les risques et l’innocuité des interventions contre l’IVCC

En réflexion sur les interventions contre l'IVCC

Nous respectons le droit des gens de prendre leurs propres décisions relativement à leur santé personnelle. La Société de la SP a récemment diffusé les résultats préliminaires non encore publiés de l’essai canadien sur l’IVCC, qui avait pour but de vérifier si le traitement de l’IVCC permettait d’atténuer les symptômes de la SP. Ces résultats préliminaires laissent supposer que l’intervention visant à traiter l’IVCC serait inefficace pour le traitement de la SP

Parler à votre médecin du test de dépistage de l'IVCC et des interventions pratiquées contre cette affection

Les médecins veillent d'abord et avant tout à protéger votre santé, ce qui implique de s'assurer que tout traitement auquel vous êtes soumis est sans danger pour vous (ou que vous en comprenez bien les risques), qu'il est potentiellement efficace et qu'il est conforme à la déontologie. Si, après en avoir parlé avec votre ou vos médecins, vous décidez de vous soumettre à une intervention contre l'IVCC, faites-le-leur savoir.

Dépistage de l'IVCC


L'IVCC est une affection hypothétique dont les méthodes de dépistage sont nombreuses. On peut par exemple recourir à des technologies d'imagerie de haute resolution pour visualiser (obtenir des images) les principales veines qui transportent le sang du système nerveux central (cerveau et moelle épinière) jusqu'au cœur. Cette méthode est utilisée pour déceler ce qu'on croit être les indicateurs clés de l'IVCC :

  1. Sténose (obstruction, rétrécissement) et autres malformations des principales veines qui drainent le SNC; une sténose qui diminue de plus de 50 % le débit sanguine dans une veine est un facteur contributif potentiel de l'IVCC;
  2. circulation anormale du sang veineux (par ex. reflux ou ralentissement du débit).

Pour en apprendre davantage sur les méthodes de diagnostic de l'IVCC, rendez-vous ici (en Anglais seulement).

Points à considérer dans l'évaluation des centres où sont pratiquées les interventions contre l'IVCC


On peut trouver dans de nombreux pays des centres où les interventions contre l'IVCC sont pratiquées. Si vous voulez subir une intervention contre l'IVCC, explorez toutes les possibilités offertes en Amérique du Nord avant d'étudier les propositions des pays outre-mer. Sans être une intervention majeure, la veinoplastie est effractive. Des complications peuvent survenir, et elles sont parfois graves. Une intervention post-opératoire est quelquefois nécessaire. Si un suivi doit être assuré, il serait bon que vous ayez rapidement accès à votre équipe médicale et que vous puissiez communiquer dans votre propre langue.

Posez les questions suivantes au personnel du ou des centres qui vous intéressent :

  • Quels renseignements médicaux me demanderez-vous, autres que mes résultats d'examen d'IRM en rapport avec l'IVCC?
  • Quel est le niveau de formation ou d'expérience du personnel affecté au traitement endovasculaire? Ces personnes ont-elles une formation en radiologie ou en radiologie interventionnelle? Combien d'interventions de ce genre ont-elles pratiquées?
  • Les médecins sont-ils membres d'un collège des médecins qui exige l'adhésion à un code d'éthique.
  • Quel est le taux de complications suivant l'intervention?
  • Le coût de l'intervention est-il à peu près équivalent à celui des autres centres?
  • Devrai-je prendre un anticoagulant? Si oui, pendant combien de temps?
  • Préconisez-vous l'implantation d'une endoprothèse? Si oui, pourquoi, étant donné que cette intervention comporte un risque accru lorsqu'elle est pratiquée dans une veine?
  • Comment parvenez-vous à la décision d'installer une endoprothèse? Le cas échéant, y a-t-il des frais supplémentaires?
  • Quels sont les risques associés à l'intervention offerte?
  • Quels bienfaits cette intervention peut-elle m'apporter?
  • Quel type de suivi puis-je m'attendre à recevoir de votre part? Quel type de suivi dois-je prévoir à mon retour à la maison?
  • Quels renseignements me remettrez-vous à l'intention de l'équipe qui me soigne dans mon pays? Aurai-je l'autorisation de voir le dossier médical que vous aurez créé pour moi et d'en apporter une copie?
  • Accepterez-vous de parler aux professionnels de la santé qui me suivent dans mon pays, au besoin?
  • En cas de problème, si d'autres interventions sont nécessaires, devrai-je assumer des frais additionnels?
  • Quelles interventions pourraient alors être envisagées et combien coûtent-elles?
  • Comment saurai-je que mes veines sont demeurées dilatées? Si elles s'obstruent de nouveau, puis-me faire réopérer sans risques? Devrai-je assumer des frais supplémentaires pour le réexamen de mes veines et une éventuelle deuxième dilatation?

Pour en apprendre davantage sur les centres qui offrent des interventions contre l'IVCC, rendez-vous ici.

L'intervention

Techniques de dilatation veineuse

  • Le point de ponction pour cette intervention est situé dans le pli de l'aine. L'interventionniste pratique une incision dans cette région. On vous administrera une anesthésie locale.
  • Un fin cathéter, de la grosseur d'un spaghetti, est introduit dans une veine qui longe la colonne vertébrale et remonte jusqu'au cou.
  • Un ballonnet placé au bout du cathéter est gonflé, ce qui produit une dilatation de la veine et permet au sang de circuler librement.
  • Le cathéter et le ballonnet sont ensuite retirés.
  • Après l'intervention, on vous demandera peut-être de ne pas bouger durant deux heures.


Endoprothèse

Dans certains cas, une endoprothèse est implantée. Il faut savoir que les endoprothèses actuelles sont conçues pour les artères et non pour les veines. Or, les risques associés à ces dispositifs augmentent lorsqu'ils sont implantés dans les veines : ils peuvent migrer (se déplacer) et entraîner la formation de caillots. Il faut ajouter que des complications sérieuses sont particulièrement courantes chez les personnes qui reçoivent une endoprothèse. Dans sa première étude, le Dr Zamboni n'a pas eu recours à ces dispositifs et en déconseille d'ailleurs l'utilisation.

L'implantation d'une endoprothèse comporte de plus grands risques que la dilatation par ballonnet :

  • Migration (déplacement) de l'endoprothèse;
  • Formation d'un anévrisme au point d'altération du vaisseau;
  • Formation de caillots - l'endoprothèse implantée dans une veine a tendance à favoriser la formation de caillots étant donné que le débit sanguin et la pression dans les veines sont moindres que dans les artères. Avec le temps, il est probable qu'une obstruction complète soit observée au site d'implantation de l'endoprothèse.

Bienfaits possibles

Selon ce qu'on en sait, des milliers de personnes auraient subi une intervention contre l'IVCC. Les résultats rapportés varient grandement d'une personne à l'autre. Certaines déclarent que leur examen de dépistage n'a révélé aucune obstruction veineuse. D'autres n'ont remarqué que peu de changement dans leurs symptômes, sinon aucun. D’autres ont constaté une amélioration allant de modérée à spectaculaire.

D'après les premières études du Dr Zamboni, le traitement serait bénéfique contre la forme rémittente de SP et non contre les formes progressives de la maladie, et une resténose (réapparition du rétrécissement veineux) a été observée chez 47 % des participants dans les 18 mois suivant l'intervention.

Les résultats préliminaires non encore publiés de l’essai pancanadien sur l’IVCC indiquent que l’intervention visant à traiter l’IVCC est inefficace pour le traitement de la SP.

IVCC et modificateurs de l'évolution de la SP (MÉSP)


Les modificateurs de l'évolution de la SP (MÉSP) ont fait l'objet d'essais cliniques rigoureux avant d'être homologués. D'une part, ils diminuent la fréquence des poussées de SP dans une proportion allant de 33 % à 68 % selon le médicament utilisé et, d'autre part, ils freinent l'aggravation des incapacités entraînées par cette maladie. On déconseille vivement de cesser de prendre votre MÉSP sans avoir obtenu l'approbation de votre neurologue ou de votre médecin.

L'association d'un MÉSP et d'une intervention contre l'IVCC ne semble augmenter aucun risque. Cela dit, si des études et des essais sont justifiés, ils nous en apprendront davantage sur le sujet.

Coût des interventions contre l'IVCC


Le coût des interventions contre l'IVCC varie d'un centre à l'autre. La plupart de ces centres semblent demander entre 5 000 $ et 9 000 $ USD.

Il serait également bon de tenir compte des frais liés aux déplacements, à l'hébergement, à la vaccination, s'il y a lieu, etc.

Risques et sécurité

Nous détenons de l'information sur l'innocuité et les risques des interventions, mais nos données restent insuffisantes. Il est par ailleurs complexe d'obtenir des réponses définitives en ce qui a trait à l'innocuité et aux risques des méthodes de diagnostic et de traitement de l'IVCC étant donné que la méthodologie et les appareils utilisés dans le dépistage et les interventions pratiquées actuellement ne sont pas encore uniformisés. Bien qu'on dispose d'information sur l'innocuité des interventions pratiquées sur les artères, il n'y en a guère sur les veines et le système veineux.
Cependant, nous savons que les risques ne sont pas négligeables.
Il importe que les personnes en quête de données sachent qu'à la suite d'interventions contre l'IVCC, des incidents thérapeutiques ont été rapportés, y compris des décès. Selon la revue Annals of Neurology, une personne est décédée d'une hémorragie cérébrale dans le cadre d'un traitement anticoagulant, médicament souvent prescrit lors de l'implantation d'une endoprothèse dans un vaisseau sanguin. Dans un autre cas, un Canadien est décédé de complications survenues durant une intervention chirurgicale de suivi effectuée après l'installation d'une endoprothèse au Costa Rica.

Risques à court terme et à long terme

Lorsque les gens évaluent les risques des interventions, ils ne tiennent souvent compte que des risques immédiats ou à court terme, dont certains sont relativement rares :

  • Hémorragie (y compris une hémorragie fatale provoquée par les anticoagulants);
  • Détachement de caillots sanguins au passage du cathéter ou de caillots formés à la pointe du cathéter, causant une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral;
  • Altération des nerfs du cou (provoquant une douleur chronique), complications au point de ponction (saignement, hématome) et risques théoriques possibles associés au traitement endovasculaire, telle la ponction d'un vaisseau par un cathéter.

Les risques à long terme comprennent :

  • Des saignements causés par le recours plus ou moins prolongé d'un traitement anticoagulant après l'intervention;
  • Un taux élevé de resténose (réapparition du rétrécissement veineux); lors de
    l'étude du Dr Zamboni, le risque de resténose des veines jugulaires internes
    dans les 18 mois suivant un traitement endovasculaire était de 47 %;
  • Une détérioration graduelle de la paroi veineuse occasionnée par la répétition de dilatations à ballonnet, ce qui peut accroître le risque d'obstruction permanente du vaisseau.

Comment saurai-je que je présente une complication d'une intervention contre l'IVCC?

Si vous croyez présenter une complication d'une intervention contre l'IVCC, consultez un médecin immédiatement. Pour confirmer la présence d'un caillot sanguin, le médecin commencera par vous poser des questions. Veillez à lui transmettre toute l'information que vous avez sur votre récente intervention.

Les caillots sanguins se forment souvent petit à petit dans les veines. Le processus peut prendre des heures et s'accompagner d'œdème, de douleur et d'une décoloration de la région atteinte. Si un membre (par ex. un bras ou une jambe) est touché, il pourra être gonflé, rouge, chaud et sensible.

Si le caillot s'est détaché et a migré vers les poumons (embolie pulmonaire), les symptômes comprendront de l'essoufflement et de la douleur. Cette complication est très sérieuse et peut mettre en danger la vie du patient. Lorsque le médecin soupçonne la présence d'un caillot sanguin dans vos poumons (embole pulmonaire), il peut d'abord ausculter vos poumons afin de déceler tout bruit respiratoire anormal causé par une inflammation du tissu pulmonaire.