Exercice et activité physique

On a longtemps conseillé aux personnes qui vivaient avec la sclérose en plaques (SP) d’éviter tout effort physique, de crainte de voir leur état s’aggraver. Il est vrai que les symptômes associés à la SP peuvent rendre difficile la pratique d’activités physiques. En effet, l’incapacité peut entraver la mobilité et entraîner des douleurs importantes et une grande fatigue, sans compter que l’augmentation de la température du corps causée par une activité physique intense peut souvent aggraver les symptômes de la SP. Mais il est aussi vrai que l’insuffisance d’activité physique peut avoir des conséquences fâcheuses sur la santé et peut faire s’accroître la faiblesse et la fatigue, à la longue. Au cours des dernières décennies, des études ont révélé qu’une augmentation de l’activité physique était extrêmement bénéfique pour les personnes qui vivent avec la SP. C’est pourquoi la collectivité de la SP fait maintenant la promotion de ce genre d’activité auprès de ses membres.

Ce sont surtout les résultats d’une étude menée aux États-Unis, publiés en 1996, qui ont suscité ce changement de point de vue sur l’exercice. Le Dr Jack Petajan (Université de l’Utah) et ses collaborateurs 1 ont comparé l’état de santé d’un groupe de personnes atteintes de SP qui avaient participé à un programme d’exercices aérobies de 15 semaines à l’état de santé d’un groupe témoin (personnes n’ayant pas participé au programme). Les chercheurs ont constaté que le premier groupe présentait moins de fatigue, était moins déprimé et ressentait moins de colère que le second et que la qualité de vie en général de ceux qui avaient été actifs physiquement avait été améliorée. Depuis, de nombreuses études ont confirmé le fait que l’exercice et tout type de conditionnement et d’activités physiques sont bénéfiques et sans danger pour les personnes qui vivent avec la SP. D’ailleurs, l’exercice fait dorénavant partie des éléments importants du plan de soins de ces personnes 2.

L’exercice est recommandé aux personnes atteintes de SP en raison de ses effets positifs sur la capacité cardiorespiratoire, la force et l’endurance musculaires, la souplesse et la mobilité et en tant que moyen de prévenir des maladies secondaires telles que les maladies cardiovasculaires et le diabète 3,4. Il est clair que les effets bénéfiques de l’activité physique et de l’exercice sur la santé du cerveau 5 peuvent favoriser le maintien de l’autonomie, rehausser la qualité de vie et améliorer la fonction cognitive. Toutefois, sachant que 80 p. 100 des personnes présentant une forme cyclique (poussées-rémissions) de SP n’atteignent pas les niveaux d’intensité (modérée ou vigoureuse) des exercices recommandés dans les directives en matière de santé publique, la recherche liée à la SP doit absolument tenter de déterminer quels sont les obstacles à l’activité physique et les moyens de surmonter ceux-ci 6,7.

Les sections qui suivent mettent en lumière les résultats d’études récentes sur les effets potentiels de l’activité physique sur l’évolution de la SP, la santé affective et le bien-être en général. Sont également abordées les difficultés inhérentes à la recherche sur l’activité physique, puis des ressources utiles aux Canadiens touchés par la SP sont fournies.

Ressources pour les Canadiens

Directives canadiennes en matière d’activité physique

La Dre Amy Latimer-Cheung, de l’Université Queen’s, à Kingston, en Ontario, a publié un rapport exhaustif sur les données scientifiques obtenues dans le cadre de 54 études qui portaient sur les effets de l’exercice chez les personnes qui vivent avec la SP 45. À la suite de sa démarche, la chercheuse a conclu que l’exercice peut réduire la fatigue et améliorer la mobilité et la qualité de vie des personnes atteintes de SP.

Dans la foulée de ses travaux, la Dre Latimer-Cheung a élaboré les Directives canadiennes en matière d’activité physique à l’intention des adultes atteints de SP , et elle collabore présentement avec la Dre Audrey Hicks, dans le cadre d’une étude subventionnée par la Société de la SP, en vue de trouver des moyens efficaces d’appliquer ces directives au sein de la collectivité.

Pour obtenir d’autres ressources et lignes directrices en lien avec l’amélioration de la condition physique et le maintien d’une vie active, rendez-vous à la section Programmes et services de notre site Web.

Autres ressources :

Sondage sur le bien-être des personnes qui vivent avec la SP

En août 2015, la Société canadienne de la SP lançait un sondage auprès des personnes qui vivent avec la SP afin de mieux comprendre ce que le bien-être signifie pour elles. Ce sondage, qui portait entre autres sur l’exercice et l’activité physique, visait à nous éclairer sur des questions que nous nous posions, par exemple : les personnes qui vivent avec la SP sont-elles actives physiquement? Quels sont les obstacles à la pratique d’exercices auxquels ces personnes font face et comment peuvent-elles les surmonter? À qui demandent-elles de l’aide pour résoudre les difficultés physiques et émotionnelles qu’elles éprouvent au quotidien? Les données fournies par ce sondage nous guideront dans l’élaboration d’études futures et dans l’orientation de la recherche sur l’activité physique et le bien-être en général des personnes qui vivent avec la SP.

Cliquez ici pour en apprendre davantage à propos du sondage sur le bien-être des personnes atteintes de SP.

 

Influence de l’activité physique sur l’évolution de la SP et la prise en charge des symptômes de cette maladie

Des essais cliniques menés un peu partout dans le monde nous éclairent de plus en plus sur les effets positifs de l’activité physique sur la SP et la santé en général. Les personnes qui vivent avec la SP se demandent pourtant quels genres d’activité physique sont les plus efficaces et les mieux adaptés aux divers degrés de mobilité et de fatigue. Les résultats de certaines études récentes sur les effets de différentes formes d’activité physique sur la SP sont résumés ci-dessous.

Exercices aérobies

Les exercices aérobies ou cardiorespiratoires augmentent la capacité de l’organisme à utiliser l’oxygène et à fournir de l’énergie aux muscles. Cette forme d’exercice comprend entre autres la marche, le vélo et la natation.

Outre le fait d’être un indicateur de santé en général, la capacité cardiorespiratoire a été associée à la santé du cerveau chez les personnes qui vivent avec la SP. Les auteurs d’une étude influente 8 ont constaté que la dégénérescence cérébrale était moins importante chez les participants atteints de SP dont la fonction cardiorespiratoire était parmi les meilleures du groupe que chez les participants en moins bonne forme. De plus, les premiers ont mieux réussi une série de tests cognitifs que les seconds, ce qui laisse supposer qu’une grande capacité cardiorespiratoire est intimement liée à la préservation du tissu cérébral et à la fonction cognitive chez les personnes qui vivent avec la SP.

Les exercices suggérés aux personnes qui souhaitent s’engager dans un programme d’entraînement aérobie sont présentés dans les publications intitulées Exercices physiques et SP et Pratique de l’activité physique.

Marche

Plusieurs études ont porté sur les effets de la marche sur la condition physique en général et la fonction cognitive chez les personnes qui vivent avec la SP. Voici les résultats de quelques-unes d’entre elles :

  • Lors d’une étude de faible envergure9 d’une semaine, des chercheurs ont comparé les effets de la marche sur tapis roulant à ceux d’exercices de renforcement des jambes sur l’ambulation chez des personnes atteintes de SP présentant une incapacité modérée. Leurs résultats montrent que l’utilisation du tapis roulant s’est avérée plus efficace que les exercices de renforcement pour améliorer la marche chez les personnes qui vivent avec la SP.
  • Dans le cadre d’une petite étude pilote, le Dr Brian Sandroff et ses collaborateurs 10 ont évalué les effets de la marche sur tapis roulant (à niveaux d’intensité variés) sur le temps de réaction aux stimuli, mesure de l’incapacité cognitive. Alors que la marche sur tapis roulant a généralement amélioré le temps de réaction des participants comparativement à leur temps de réaction au repos, les auteurs n’ont observé aucune différence dans les résultats en fonction des divers niveaux d’intensité (lent, modéré et rapide), ce qui démontre que même la marche lente peut avoir des effets bénéfiques.
  • Une autre étude menée par le même groupe11 visait à comparer l’efficacité de diverses formes d’exercice, soit la marche sur tapis roulant, le vélo et le yoga, sur le rendement cognitif et en particulier sur l’attention et le blocage des distractions. Bien que les trois types d’exercice aient apporté des bienfaits, c’est la marche qui a semblé avoir eu le plus grand effet positif sur le rendement cognitif.
  • Des bienfaits similaires de l’activité physique, en particulier la marche et la course, ont été constatés chez les enfants et les adolescents qui vivent avec la SP. Dans le cadre d’une étude subventionnée par la Société canadienne de la SP et la Fondation pour la recherche scientifique sur la SP, les Dres Ann Yeh et Brenda Banwell ainsi que leurs collaborateurs se sont basés sur des données cliniques et des réponses à des questionnaires pour mesurer l’importance du lien entre, d’une part, différents niveaux d’intensité d’activité physique et, d’autre part, la fréquence des poussées, le volume des lésions cérébrales, la fatigue et la dépression chez les jeunes atteints de SP ou du syndrome de démyélinisation monophasique aiguë 12. Les chercheurs ont constaté que le degré de fatigue générale des jeunes qui faisaient moins de marche rapide que les autres était plus élevé durant la journée. De plus, la marche et la course ont été liées à une diminution du volume des lésions cérébrales et de la fréquence des poussées. Ces effets bénéfiques donnent à penser que la pratique d’activités physiques vigoureuses pourrait s’avérer un facteur de protection chez les jeunes qui vivent avec la SP.

Vélo

Outre la marche, le vélo est généralement considéré comme une forme d’exercice aérobie efficace. Vu le stress et l’impact réduits qu’il a sur les articulations, il peut constituer un avantage pour les personnes qui vivent avec la SP. Plusieurs études pilotes ont servi à évaluer les effets du vélo sur ces personnes.

  • Une étude menée en Écosse13 portait sur les effets de la pratique du vélo à une intensité modérée durant 15 minutes sur les symptômes comme la douleur et la fatigue chez les personnes qui vivent avec la SP. Résultat : aucun effet négatif sur les symptômes de SP n’a été décelé au cours d’une période pouvant aller jusqu’à 24 heures après la séance de vélo.
  • Le vélo a aussi été jumelé à d’autres interventions dans le but de maximiser les bienfaits des programmes de réadaptation chez les personnes présentant un degré d’incapacité élevé. Une étude pilote 14 a permis d’évaluer l’effet de la stimulation électrique fonctionnelle (SÉF – technique utilisée pour stimuler les muscles des jambes et pour traiter les lésions de la moelle épinière) jumelée à des séances de vélo auxquelles des personnes présentant une forme progressive primaire ou secondaire de SP ont participé trois fois par semaine, à raison d’une heure par séance, durant six mois. Au terme de l’étude, les chercheurs ont constaté une augmentation de la vitesse de marche, de l’endurance à la marche et de la force des muscles des jambes et une amélioration de la qualité de vie.

Aquaforme

L’élévation de la température corporelle pose souvent des difficultés aux personnes qui vivent avec la SP, et une augmentation de l’activité physique aggrave souvent la situation. S’adonner à l’aquaforme peut toutefois permettre de faire de l’activité physique tout en prévenant la hausse de la température corporelle. Ce type d’exercice permet en effet de transférer la chaleur du corps à l’eau. Qui plus est, l’aquaforme peut être intéressante pour les personnes sujettes aux chutes, étant donné que la pression exercée par l’eau sur le corps diminue le risque de chutes et de fractures 15.

  • Un essai comparatif à répartition aléatoire, mené par un groupe de chercheurs en Espagne 16 auprès de 73 personnes atteintes de SP, a permis d’évaluer les effets d’exercices en piscine sur la douleur et la fatigue chez les participants. L’équipe a découvert qu’un programme de 20 semaines (40 séances) de ai-chi en piscine, combinant exercices sous l’eau et relaxation, avait contribué à réduire de manière subtile mais mesurable la douleur, la fatigue, les spasmes et la dépression chez les participants au programme comparativement aux témoins.

Musculation

Contrairement à l’entraînement aérobie, les exercices de musculation (ou entraînement contre résistance) visent à améliorer la force et l’endurance musculaires. Ils contribueraient aussi à améliorer la santé des os et des muscles, à assurer le bon fonctionnement du métabolisme et à contrer l’obésité. Un certain nombre d’études ont porté sur les bienfaits potentiels pour les personnes qui vivent avec la SP d’un programme de musculation excluant ou incluant d’autres formes d’activité physique.

  • Les chercheurs se sont intéressés aux effets d’exercices de musculation des jambes sur les troubles de la mobilité (comme la marche, en présence de claudication ou du pied tombant) et les troubles de l’équilibre chez les personnes qui vivent avec la SP. Aucun des deux essais comparatifs à répartition aléatoire 17,18 effectués dans ce domaine n’a permis de montrer que la musculation avait des effets bénéfiques sur la mobilité, bien que l’un d’eux 18 ait révélé que deux séquences de 10 semaines (à raison de cinq séances de 60 minutes aux deux semaines) d’exercices de renforcement des jambes (développé, extension, flexion) avaient considérablement amélioré l’équilibre chez les 36 participants atteints de SP.
  • Les exercices de musculation ont permis d’atténuer la fatigue et de rehausser la qualité de vie (selon les résultats de tests uniformisés) chez les personnes aux prises avec la SP ayant participé à deux essais comparatifs à répartition aléatoire 17,19 qui portaient sur les effets de programmes progressifs de musculation (augmentation graduelle des séries, des répétitions et des charges). Ces programmes comprenaient des exercices tels que le développé des jambes, l’extension des genoux, la flexion des hanches et l’extension des hanches et des muscles ischio-jambiers. Par contre, une autre étude comparative menée sur un groupe de participants non répartis de manière aléatoire n’a révélé aucune amélioration de la qualité de vie chez ces derniers à la suite d’exercices de musculation, bien que leur degré de fatigue ait été abaissé 20.
  • Une étude menée en Belgique auprès de 34 personnes atteintes de SP a montré qu’un programme de musculation (développé, flexion et extension des jambes, flexion des bras, développé des pectoraux) combiné à des exercices aérobies vigoureux (vélo et marche ou course sur tapis roulant) pouvait améliorer grandement la force musculaire et la tolérance à l’exercice, comparativement à l’inactivité 21. Bien que l’entraînement aérobie et les exercices de musculation vigoureux puissent s’avérer trop exigeants pour les personnes présentant de graves incapacités, ce programme constitue une bonne option pour les personnes peu handicapées.

Yoga

Le yoga et les autres approches corps-esprit qui combinent des exercices de respiration, de relaxation, d’équilibre ainsi que des étirements gagnent en popularité, au détriment des formes vigoureuses d’activité physique proposées dans la prise en charge des symptômes de la SP.

  • Une étude menée auprès de 60 femmes atteintes de SP visait à évaluer les effets d’un programme de yoga de trois mois mis en œuvre dans le but de soulager la douleur physique et d’accroître la qualité de vie en général 22. Ce programme s’est montré très bénéfique quant à ces deux paramètres d’évaluation chez les femmes qui avaient participé aux séances de yoga, comparées à celles qui n’y avaient pas participé.
  • Selon une étude plus modeste que la précédente, menée récemment auprès de huit personnes qui vivent avec la SP, un programme de yoga de trois mois, suivi à raison de deux séances par semaine, a contribué à améliorer l’équilibre et le rendement à la marche ainsi qu’à réduire la fatigue 23.
  • Une étude non comparative effectuée auprès de 24 personnes sur les effets d’un programme de yoga de quatre mois a permis d’améliorer légèrement l’équilibre et la force fonctionnelle des participants 24.
  • Par contre, dix semaines de yoga n’ont pas semblé atténuer la spasticité (symptôme de SP répandu, caractérisé par des crampes ou des spasmes musculaires ou les deux) associée à la SP chez les 20 participants à l’étude 25.

Bien que les travaux de recherche effectués jusqu’à présent semblent montrer que le yoga est sans danger et efficace dans la prise en charge des symptômes de la SP, il faudra procéder à des essais cliniques de grande envergure pour pouvoir déterminer le type de programme le mieux adapté aux personnes qui vivent avec la SP et la façon d’intégrer le yoga au plan de soins de ces personnes.

Activité physique et jeux vidéo

L’une des grandes difficultés des personnes qui vivent avec la SP lorsqu’elles décident d’entreprendre un programme d’exercices continu réside surtout dans le fait qu’elles n’ont pas accès à des centres ou à des appareils de conditionnement ou que les centres et les appareils à leur disposition ne leur conviennent pas. De surcroît, certaines personnes trouvent que l’exercice est ennuyant et peu agréable, ce qui les amène à abandonner plus ou moins complètement leur programme d’entraînement. L’une des solutions proposées à ce problème a été envisagée à la suite de l’avènement d’une technologie sophistiquée de jeux vidéo et consiste en la pratique de « sport interactif ». Ce type d’entraînement utilise à la fois des plateformes de jeux vidéo et la technologie de détection des mouvements du corps pour rendre l’activité physique captivante et plaisante. Ces produits étant relativement nouveaux, leurs effets sur la prise en charge des symptômes de SP ne sont pas encore bien connus.

  • Un essai comparatif à répartition aléatoire a été mené récemment auprès de 56 personnes atteintes de SP présentant une légère incapacité, dans le but de voir si le sport interactif pouvait contribuer à stabiliser l’équilibre chez les participants, en comparaison des exercices d’équilibre traditionnels ou de l’inactivité 26. Les auteurs de l’essai ont constaté que la pratique du sport interactif était aussi efficace que les exercices traditionnels pour améliorer l’équilibre, mais qu’elle était plus motivante que les exercices traditionnels et qu’elle augmentait les chances des personnes atteintes de SP de demeurer fidèles à leur programme d’entraînement.
  • Les résultats de l’étude mentionnée ci-dessus ressemblent beaucoup à ceux d’études précédentes portant sur l’influence du sport interactif sur le rétablissement de l’équilibre 27-29, quoique les auteurs de l’une de ces études conseillaient de s’assurer que les bienfaits potentiels du recours à cette technologie surpassent les risques de blessures qu’elle comporte 28.

Influence de l’activité physique sur le bien-être en général

Alors que les études sur les effets de divers types d’activité physique sur les symptômes de la SP et la santé physique constituent un domaine de recherche crucial, les effets de l’exercice sur le bien-être mental, affectif et social méritent tout autant d’attention. Certaines études clés avaient pour but d’analyser les facteurs de participation à un programme d’activité physique. On s’est aussi penché sur les répercussions de ce type d’activité sur la santé mentale et le bien-être émotionnel.

Mode de vie

Un certain nombre de facteurs personnels, sociaux et environnementaux peuvent jouer un rôle primordial dans la décision d’une personne qui vit avec la SP de s’engager dans un programme d’activité physique.

  • Les Drs Yvonne Learmonth et Robert Motl ont passé en revue les résultats de 19 études afin de répertorier les déterminants perçus (facteurs d’influence) et les conséquences de l’activité physique sur les personnes qui vivent avec la SP 30. Parmi les entraves recensées, mentionnons l’inaccessibilité aux centres de conditionnement; la disparité ou l’insuffisance des conseils dispensés par les professionnels de la santé sur le sujet; la fatigue; la crainte et l’appréhension par rapport à l’exercice. Par contre, les facteurs de motivation à s’engager dans un programme d’activité physique comprenaient le soutien des pairs, la satisfaction personnelle, la multiplication des relations interpersonnelles et le sentiment d’autoprise en charge et de maîtrise de sa vie.
  • Les personnes atteintes de SP non ambulatoires, qui doivent utiliser un fauteuil roulant, doivent surmonter des difficultés particulières lorsqu’elles souhaitent adhérer à un programme d’exercices. Lors d’une étude dirigée par le groupe du Dr Robert Motl, on a invité 15 personnes confinées à un fauteuil roulant à participer à une entrevue basée sur un questionnaire afin de sonder leur opinion quant aux entraves, aux facilitants et aux bienfaits de l’activité physique et de l’exercice 31. Les principaux thèmes abordés comprenaient le besoin d’exercices personnalisés et d’environnements adaptés qui les aideraient à intégrer l’activité physique dans leur vie à la maison ou au travail ainsi qu’un engagement accru de la part des professionnels de la santé à les encourager à participer à ce genre d’activité.
  • Une étude similaire a scruté encore davantage les facteurs d’adhésion à un programme d’exercices chez les personnes qui vivent avec la SP, en particulier les personnes âgées, et qui présentent des incapacités, tous degrés confondus. Subventionnée par la Société de la SP, cette étude, dirigée par la Dre Michelle Ploughman (Université Memorial) et son équipe, a donné lieu à l’analyse des résultats d’un sondage mené auprès de 743 personnes atteintes de SP, dans le cadre d’une enquête canadienne sur la santé, le mode de vie et le vieillissement des personnes atteintes de SP 32. Les chercheurs ne furent pas étonnés de constater que des facteurs comme les troubles de la mobilité, un degré d’incapacité élevé, un manque de persévérance, une grande fatigue et des maladies cardiovasculaires concomitantes étaient associés à une faible probabilité d’adhésion à un programme d’exercices, alors que l’âge avancé, le soutien social, les ressources financières, le genre (sexe) et l’aide des professionnels de la santé ne comptaient pas parmi ces facteurs.
  • Afin de favoriser l’intégration de l’activité physique à la vie quotidienne des personnes atteintes de SP, des chercheurs se tournent vers de nouveaux modèles de programmes d’éducation centrés sur l’exercice, qui permettent aux personnes qui vivent avec la SP de conserver durant longtemps un mode de vie actif. Une étude pilote menée en Allemagne auprès de 15 personnes visait à mesurer l’efficacité d’un programme d’information sur l’exercice; celui-ci avait pour thèmes les principes de l’entraînement, les craintes liées à l’exercice et l’accroissement de l’autonomie favorisé par l’activité physique 33. Les auteurs ont constaté que ce programme d’information de 12 semaines, suivi de 32 semaines d’entraînement amorcé par les participants eux-mêmes, a permis de diminuer la fatigue et d’accroître la confiance en soi à l’égard de l’exercice pratiqué de manière autonome.

Santé mentale et bien-être affectif

La recherche nous apprend que l’activité physique permet d’améliorer la qualité de vie en général des personnes qui vivent avec la SP. La qualité de vie liée à la santé englobe des aspects physiques, sociaux, affectifs et mentaux, et c’est seulement à l’occasion d’une poignée d’études qu’on a tenté de faire la distinction entre la santé mentale et le bien-être émotionnel dans l’évaluation des effets de l’activité physique sur ces aspects.

  • Une étude basée sur un questionnaire, menée en Allemagne, visait à comparer l’état physique et la santé mentale de 265 participants dont certains étaient actifs et d’autres pas 34. Les auteurs ont découvert que les participants actifs physiquement obtenaient de meilleurs scores aux mesures de la vitalité (sentiment d’avoir de l’énergie) et quant à la perception de leur état de santé en général et de leurs interactions sociales. De plus, ils étaient moins sujets à des troubles de l’humeur comme la dépression.
  • Les résultats obtenus par le Dr Tallner et ses collaborateurs corroborent ceux de plusieurs études basées sur des questionnaires, portant sur le lien établi au fil du temps entre l’activité physique et la qualité de vie liée à la santé chez les personnes qui vivent avec la SP. Une étude entreprise aux États-Unis a révélé que les personnes qui avaient augmenté leur niveau d’activité physique durant six mois ont déclaré qu’elles se sentaient mieux sur le plan affectif et que leurs interactions sociales s’en étaient trouvées améliorées 35.
  • De même, une étude réunissant 2 469 personnes issues de 57 pays a montré que l’augmentation graduelle d’une participation à des activités physiques contribuait non seulement à accroître le niveau d’énergie et à améliorer les interactions sociales des personnes qui vivent avec la SP, mais aussi à atténuer les troubles mentaux, indépendamment du degré d’incapacité 36. Dans l’ensemble, ces observations laissent supposer que l’activité physique peut avoir des effets positifs concrets sur la santé affective des personnes qui vivent avec la SP.

Recherche ne faisant pas appel à des êtres humains

Les études observationnelles et interventionnelles menées auprès de personnes qui vivent avec la SP fournissent des données cruciales et concrètes sur les répercussions de l’activité physique et de l’exercice sur l’évolution de la maladie, la prise en charge des symptômes et le bien-être mental et émotionnel de ces personnes. De même, les études sur les animaux atteints d’une maladie semblable à la SP peuvent mettre au jour certains mécanismes précis qui prennent place dans les cellules ou les tissus, mécanismes qu’il serait impossible de détecter dans le cadre d’études chez les êtres humains. Les études menées auprès de modèles animaux peuvent permettre de répondre à des questions comme : l’exercice favorise-t-il la remyélinisation ou la neuroprotection ou les deux et, si oui, quels mécanismes entrent en jeu? L’exercice réduit-il l’inflammation?

La recherche effectuée dans des domaines autres que celui de la SP a permis d’accumuler un imposant volume de données probantes associant l’exercice à la santé du cerveau chez les animaux. Par exemple, des études sur des souris et des rats ont montré que l’exercice augmentait non seulement la libération de substances chimiques dans le cerveau et la production de nouveaux neurones favorisant l’apprentissage et la mémoire, mais aussi le degré de neuroplasticité37,38. D’autres études montrent que l’exercice a des effets positifs sur le système immunitaire et qu’ainsi, il influe sur la vulnérabilité à l’infection 39. Ces découvertes jettent les bases d’études visant à établir un lien définitif entre la SP et l’exercice.

Alors que les premières études sur des souris atteintes d’une maladie semblable à la SP ont porté sur l’hypothèse voulant que l’exercice soit un facteur de stress capable d’aggraver la maladie 40,41, la recherche récente vise plutôt à examiner la possibilité que l’exercice puisse atténuer la maladie.

  • Des chercheurs de l’Italie se sont penchés sur les effets de l’exercice pratiqué de son plein gré sur le degré de gravité de la maladie et le fonctionnement du cerveau chez des souris atteintes d’une maladie semblable à la SP 42. L’équipe a constaté que les souris qui s’adonnaient à l’exercice présentaient une moins grande incapacité que celles qui étaient empêchées d’être actives et que la fonction cérébrale des souris actives était améliorée par rapport à celle des souris inactives; par ailleurs, le degré d’inflammation était sensiblement le même dans les deux groupes d’animaux.
  • Une autre étude43 a permis de constater que les souris qui faisaient de l’exercice présentaient, d’une part, des niveaux élevés d’une protéine liée à la croissance et à la survie des cellules nerveuses et, d’autre part, une diminution des signes cliniques d’incapacité et une réduction de la déperdition de myéline, comparativement aux souris inactives.
  • Les effets de l’exercice sur des symptômes précis de SP ont également fait l’objet d’études chez des modèles animaux. Dans le cadre de l’une d’entre elles, subventionnée par la Société de la SP, le Dr Bradley Kerr et ses collègues de l’Université de l’Alberta ont entrepris de déterminer si la course pouvait freiner la progression de la maladie et soulager la douleur chez des souris atteintes d’une maladie semblable à la SP 44. Les chercheurs ont ainsi montré que chez les souris qui couraient dans une roue une heure par jour durant plusieurs jours, l’apparition des symptômes de la maladie était retardée et la sensibilité à la douleur était réduite comparativement aux souris qui ne pouvaient pas courir. Ils ont également remarqué que la course avait probablement permis d’améliorer l’environnement cellulaire dans la moelle épinière des souris.

Difficultés

La mise en œuvre d’une étude ou d’un essai clinique bien conçu sur l’activité physique et l’application au monde réel des données probantes issues de tels travaux peuvent parfois poser des difficultés particulières telles que les suivantes.

  • Dans le cadre des études basées sur un questionnaire, les participants peuvent devoir se souvenir ou prendre note du type, de la durée et de l’intensité des activités physiques qu’ils pratiquent. Les déclarations des participants ne sont pas toujours fiables et peuvent être biaisées (p. ex. l’intensité d’une activité physique peut être jugée « vigoureuse » par une personne, mais « modérée » par une autre).
  • La comparaison et la mise en commun des résultats de plusieurs études peuvent s’avérer difficiles, en raison des différences possibles entre les composantes de ces études et les méthodes utilisées par les chercheurs, notamment le type et le programme d’exercices pratiqués, la collecte et l’analyse des données.
  • La fidélité aux programmes d’exercices prévus dans le cadre d’études interventionnelles peut varier d’une personne à l’autre, ce qui peut fausser les résultats.
  • Les liens de cause à effet et les corrélations doivent être soigneusement pris en compte; par exemple, l’exercice permet-il d’améliorer la santé? Les personnes qui font de l’exercice sont-elles généralement en meilleure santé et se préoccupent-elles davantage de leur santé et de leur mode de vie que les personnes qui n’en font pas? Il est primordial que les auteurs d’études bien conçues, qui tiennent compte des biais de confusion, se posent ce genre de questions s’ils veulent être en mesure de bien distinguer la cause de l’effet.

 

Références
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